Un jour, le roi et son ami partirent à la chasse. L’ami lui prépara les fusils. Mais il fit sans doute une bêtise, car un des fusils explosa dans les mains du roi et le priva de son pouce. Au moment où cet accident arriva, l’ami, pensant que le roi avait perdu au moins sa main ; et se rendant finalement compte que ce n’était que son pouce, il se rassura et dit comme à son habitude : « Gloire à Dieu ».
- Cette dernière parole rendra fou furieux le roi !
- Perdre son pouce et entendre son ami louer Dieu, c’était incompréhensible pour lui !
- Sans hésiter, il jeta son ami en prison.
- Un an plus tard, le roi chassait hors de son royaume et se fit capturer par une tribu féroce dont il ignorait l’existence !
- Traîné comme un animal jusqu’à leur village, il fut attaché à un tronc.
- Tous les membres du village apportèrent du bois qu’ils déposèrent tout autour de leur captif et il comprit quel châtiment l’attendait : il allait être brûlé vif !
- À quelle fin ? Pour être mangé ?? Pour un sacrifice à leur dieu ?? Pour quelle importance encore ??
- Il était effrayé de l’idée d’une souffrance sans pareille !
- Mais au moment où ils allaient le mettre au feu, ils s’aperçurent qu’il lui manquait un pouce.
- Immédiatement, ils se prosternèrent devant lui ; et le chef du village, honteux, le détacha et le relâcha !
- Le roi remarqua que la main d’une statue représentant une de leur divinité est sans pouce, chose qui avait été à la base de l’arrêt du châtiment !
- Cette tribu l’avait certainement associé à ce dieu.
- Le roi qui a échappé belle du bûché, n’avait plus à s’en faire et pu s’en aller sans être inquiété par eux !
Sur le chemin du retour, exténué, choqué, il se souvint des circonstances dans lesquelles il avait perdu son pouce. À peine arrivé, il se fit conduire à la prison pour parler à son ami « Tu avais raison, mon cher ami, j’ai perdu mon pouce » – « Gloire à Dieu »
- À la fois choqué et heureux, il lui raconta toute l’histoire. « Je te supplie de me pardonner de t’avoir laissé croupir en prison si longtemps. C’était mal de ma part de t’avoir fait cela. »
- Son ami, lui, répondit : « Mais non, Gloire à Dieu »
- Qu’est-ce que tu veux dire ?? Poursuit le roi. Comment le fait de te jeter en prison, toi, mon ami, pourrait-il être qualifié de « Gloire à Dieu ? »
- Si je n’avais pas été en prison, rétorqua l’ami, j’aurais été avec toi. Penses-tu qu’ils m’auraient relâché, moi qui ai encore mes deux pouces ??
– Soyez attentif envers Dieu, vous le trouverez devant vous. Rappelez-vous de lui dans l’aisance, il se rappellera de vous dans l’adversité.
– Sachez que ce qui vous a manqué ne pouvait vous être destiné et ce que vous a atteint ne pouvait vous manquer. Sachez que la victoire accompagne l’endurance, que le soulagement arrive après l’affliction comme la facilité après la difficulté.