En effet, Jason Sendwe, né en 1917 et assassiné en 1964, est l’un des pères de notre indépendance. À l’approche de l’indépendance du Congo, il fonda l’Association des Baluba du Katanga (Balubakat), regroupant les baluba du Nord-Katanga pour s’opposer à la tendance pro-belge de la Conakat de Moïse Tshombe; Laurent Kabila fourbit ses armes politiques à ses côtés, en tant que responsable de la jeunesse de Balubakat.
Lors des premières élections générales organisées au Congo indépendant, son parti (Balubakat) rangé parmi les partis nationalistes, fut un des principaux alliés du MNC de Patrice Lumumba, avec le PSA (Parti Solidaire Africain) d’Antoine Gizenga, et le CEREA (centre de Regroupement Africain) d’Anicet Kashamura du Kivu.
Lors de la formation du premier gouvernement, Jason Sendwe fut nommé par le Premier ministre Lumumba, en dépit de la véhémente protestation de Moïse Tshombe, au poste de « Commissaire d’État de la province du Katanga », avec un droit de regard sur la gestion de la province minière. Cette désignation, considérée comme un affront par le leader Katangais, contribua à l’accélération de la proclamation de la sécession Katangaise.
Après l’assassinat de Patrice Lumumba en 1961, Jason Sendwe occupa d’abord les fonctions du 2e vice-Premier ministre, puis celles du vice-Premier ministre au sein du gouvernement Adoula. Il fut démis de ses fonctions, suite à une motion de censure, le 28 décembre 1962.
- Du 27 septembre 1963 au 15 mars 1964 : Jason Sendwe occupa les fonctions de Président de la province du Nord-Katanga, pour la première fois.
- Du 21 avril au 18 juin 1964 : il occupa pour la deuxième fois les fonctions du président de la province du Nord-Katanga, mandat durant lequel il fut assassiné.
Aujourd’hui, je veux que les Congolais et les Congolaises se souviennent de Jason Sendwe, chef du Balubakat et vice-Premier ministre et ministre par intérim du gouvernement Adoula, qui fut assassiné pour notre nation le 19 juin 1964.
Cet homme qui a tout fait pour que la sécession Katangaise échoue et malgré les diverses propositions alléchantes des autorités Katangaises et des sociétés minières étrangères s’installa au Katanga à l’époque.
Il ne voulait que l’unité du Congo, rien d’autre ; et maintenant les gens qui veulent avoir dû pouvoir par leur sang ont mis fin à la vision de cet homme et à toute une impulsion nationaliste. Ainsi, le Maréchal Mobutu, le déclarera Héros national en rebaptisant les stades, les avenues, les boulevards en son nom.
Une question nous ternit l’esprit : que devrions-nous faire, si possible à titre posthume, pour cet homme grâce à laquelle le Katanga fait encore aujourd’hui partie intégrante du Congo ?
