« Le débat est ouvert! »
Pour en bénéficier, les jeunes filles devaient remplir deux conditions : avoir obtenu d’excellents résultats au lycée et être vierges (notre photo montrant de jeunes filles de l’ethnie Zoulou). Il s’agit d’une toute nouvelle catégorie que nous avons mise en place cette année. La bourse est destinée aux jeunes filles qui sont encore vierges. C’est une catégorie introduite cette année par la mairesse », déclarait alors le porte-parole de la municipalité d’Uthukela, Jabulani Mkhonza. « La mairesse encourage les jeunes filles à rester pures et à ne pas avoir de rapports sexuels afin de se concentrer sur leurs études, avait expliqué Monsieur Mkhonza ».
À chaque retour de vacances, les jeunes filles subiront une visite médicale, et la bourse leur sera retirée si elles ont perdu leur virginité, avait-il précisé. Des organisations de défense des droits des femmes n’avaient pas hésité à faire part de leur indignation tout en estimant que cette initiative était anticonstitutionnelle. Nonhlanhla Mokwena, directrice de l’Organisation, Powa (People Opposing Women Abuse), s’était dite (choquée). Conditionner l’attribution d’une aide aux études à la virginité de la candidate constitue une violation de ses droits, déclarait-elle. « Nonhlanhla Mokwena avait aussi dénoncé la (discrimination) dont sont victimes les jeunes filles dans la mesure où les garçons, eux, ne sont pas testés ».
Les jeunes filles sont privées de leur dignité et de leur intégrité. On leur refuse le droit à l’éducation, avait-elle estimé en affirmant que l’argent des contribuables était utilisé pour enfreindre la constitution de l’Afrique du Sud. Pour rappel, de nombreux jeunes sud-africains dépendent des aides publiques pour étudier à l’université. En 2015, les étudiants avaient manifesté dans tout le pays pour réclamer le gel de l’augmentation des frais académiques.
Source : Texte de Fatima (2016).