Elle apparaît aujourd’hui comme une civilisation très avancée tant dans son organisation sociale que dans son raffinement à une époque où le reste de l’Afrique australe entrait dans l’ère néolithique (l’âge de pierre où les chasseurs et cultivateurs ne pouvaient se servir que des outils lithiques). On a, à l’occasion, parlé d’une descendance immédiate avec l’ancienne Egypte ou l’ancienne Nubie pour expliquer en partie la maturité de cette civilisation, mais cela est discutable. À l’heure actuelle, la culture Nok est considérée comme la plus ancienne productrice de terres cuites d’Afrique subsaharienne.
Les pièces d’art que le temps nous a conservées, à travers de somptueuses terres cuites, expriment l’avancée technologique des potiers maîtrisant l’art du feu et de la cuisine ainsi que la grande qualité des sculpteurs et des artistes. Les sujets de leurs représentations sont principalement des dignitaires, des animaux, des reliquaires, conservés pour la plupart, sous forme de fragments épars. C’est pourquoi l’art Nok n’est aujourd’hui principalement connu qu’à travers les têtes de figures tant masculines que féminines dont les coiffures sont particulièrement détaillées et raffinées.
La raison de ces fragments de statues est que la découverte de ces terres cuites se fait généralement en creusant la boue alluviale, dans des terres résultant de l’érosion hydrique. Les statues en terre cuite y étaient enterrées, roulées, polies, brisées. Il existe donc de rares œuvres de grande envergure conservées intactes, ce qui explique leur valeur actuelle sur le marché de l’art Noir/Africain.