Bien qu’elle soit née après la proclamation d’émancipation, elle était bel et bien esclave dans cette partie de la Caroline du Nord inoccupée par l’armée de l’Union. En pratique, elle a été émancipée à la fin de la guerre (alors qu’elle était encore bébé), puis a déménagé à Nashville, Tennessee pour étudier l’enseignement à l’Université Fisk. Pour pouvoir payer ses frais de scolarité, elle alterne études et travail; après s’être inscrite en 1884, elle obtient son diplôme en 1891.
Après avoir obtenu son diplôme, en 1897, elle a déménagé à Atlanta, en Géorgie, et a demandé une licence pour exercer la médecine dans le comté de Fulton, faisant d’elle la première femme Afro-Américaine à recevoir une licence médicale dans cet État.
Elle a créé un cabinet privé spécialisé en gynécologie et obstétrique, à Atlanta. Elle améliore également ses revenus grâce à des emplois d’enseignante. Comme d’autres médecins et pharmaciens Noirs/Africains, elle est alors confrontée à une ségrégation qui entraîne des difficultés financières. Elle tomba malade en 1901, trois ans seulement après avoir ouvert son cabinet, et fut incapable de travailler.
Elle sollicite l’aide financière de Susan B. Anthony, une militante pour le droit de vote des femmes : elle ne peut pas l’aider. Elle a déménagé à Albany, en Géorgie, où son frère, Richard Edgar Grier, travaillait comme médecin. Elle est décédée en 1902, cinq ans seulement après avoir commencé à pratiquer la médecine, et est enterrée à Charlotte, en Caroline du Nord.