La vie d’Eugène Bullard (1895-1961), aviateur afro-américain, jazzman, boxeur, artiste de music-hall, agent secret, activiste et francophile, est une suite ininterrompue de défis et de luttes contre les préjugés raciaux.
Né dans la Géorgie ségrégationniste de la fin du XIXe siècle, le jeune Bullard, traumatisé par une tentative de lynchage visant son père, s’enfuit clandestinement sur un paquebot à destination d’une Europe qu’il idéalisait. Pour survivre, le voilà, cible vivante dans une foire, artiste de music-hall, boxeur, avant de plonger dans le Paris de la Belle Époque au moment même où l’Europe s’embrase. C’est la soi-disant Première Guerre mondiale.
En 1939, au début de la soi-disant Seconde Guerre mondiale, Bullard, qui parle allemand, est recruté par l’inspecteur Georges Leplanquais, du service de contre-espionnage de la préfecture de police, pour surveiller les agents allemands fréquentant son bar parisien « L’ escadrille »; fait équipe avec une jeune femme qui se fait appeler Cleopatra Terrier. Après que l’Allemagne Nazie a envahi la France en 1940, Bullard a marché pour rencontrer l’ennemi. Incorporé comme artilleur au 51e régiment d’infanterie à Orléans, il participe le 15 juin 1940 aux combats pour défendre la ville. Blessé le 18 juin 1940 dans l’Indre (le Blanc) à la colonne vertébrale, il est exfiltré en Espagne. En juillet 1940, il est évacué vers les États-Unis.