Danse folklorique fondée sur l’évocation de l’amour charnel qui fait se rencontrer les nombrils des danseurs : « Nombril contre nombril », toujours guidés par le souci de la négation de l’homme noir par habitude et par nécessité idéologique et culturelle, les hispaniques Américains transforment l’appellation NKumba en Rumba aux fins de « Nettoyer » la danse de ses origines Noires/Africaines.
Chemin faisant, la Rumba est présentée pour la première fois à l’exposition internationale de Chicago en 1932. À partir donc de 1932, elle va être diffusée en Europe en suivant le mouvement du marché triangulaire : Europe-Afrique-Amérique et vice-versa avec l’Afrique toujours coincée, toujours prise au piège entre les deux continents. Ainsi donc, la danse NKumba, qui vient du royaume Koongo (ou Kongo) connaît une transformation en Amérique et en Europe, revient à ses origines via Cuba où elle devient Rumba.
Aucunement rancuniers, les Congolais se réapproprient leur danse et la Rumba devient la danse et la musique moderne congolaise d’abord, puis de toute l’Afrique noire ensuite qui la consacre comme le fil conducteur, la « Boussole » Culturelle Noire/Africaine.
Le contexte de la naissance de la Rumba est lié à la naissance des grands centres urbains en Afrique même et dans les Îles des Caraïbes où sont implantés les esclaves qui accueillent dans un premier temps, les travailleurs masculins privés de vie familiale, donc de femmes. Dans ce contexte donc, la Rumba est restée essentiellement, la musique des petits travailleurs. Elle comble un peu leurs rêves. Le « Bar-Dancing » avait un peu remplacé l’Arbre à palabres de l’Afrique de l’Ouest ou le Mboogi ou Mwanza dans le royaume Koongo où les hommes se retrouvaient, se rassemblaient pour toutes les occasions (naissances, mariages, procès et décès, etc.).
Dans ce contexte urbain, les premiers clercs, les premiers employés qui arrivent dans les colonies françaises d’Afrique noire sont originaires du Dahomey (Bénin). Avec eux, arrive à l’influence du « High-Life » en vogue dans les colonies anglophones. La Rumba se mit donc à emprunter aux autres « Afrique », mais trouvera l’essentiel de sa structure dans le Folklore Koongo et les musiques traditionnelles d’Afrique noire en particuliers d’Afrique Centrale pour engendre une sorte de pot-pourri ou sauce musicale.
À partir des années 70, la Rumba commence à être produite en spectacle, non plus pour faire danser, mais pour être écoutée, regarder les artistes en action. Du coup, les poètes-musiciens, les artistes qui adoptent une discipline de scène et dans le travail commencent à vivre de leur travail.
Le Passage de James Brown à Kinshasa et du grand orchestre cubain Aragon en tournée au Congo-Brazzaville consacre la dimension et la reconnaissance internationale de la Rumba. Les nouveaux Orchestres congolais comme les « Madjesi », African Fiesta de Rochereau Tabu Ley introduisent une nouvelle écriture de la Rumba qui devient un temps saccadée. La partition musicale est enrichie d’au moins six mesures.
Les étudiants congolais, moins pour combler le vide culturel que par nostalgie, créent (Comme le groupe « Linthendé » (Qui puise l’inspiration dans l’écriture aérée du « Grand mage » de la musique congolaise : Essous) à Grenoble en France ou « Los Nikelos » à Bruxelles en Belgique), introduit la batterie. La Rumba possède dans le Folklore Koongo, une tradition abondante, un gisement inépuisable, « Involable », pour la musique moderne congolaise et Africaine en général. La Rumba, aura en fait donné le Tempo de base qui fonde les musiques Noires/Africaines comme le Mambo, la Samba, le Jazz, le Blues, la Soûl (…)
Wendo l’un des pères fondateurs de la Rumba moderne sait encore du haut des ses plus de 70 ans donner le « La » que les grands musiciens latino-américains, qu’il faudrait en fait appelés afro-américains comme Johnny Pacheco, Pete Le CondÉ, Santos Colon, Adalberto Santiago, Ray Barreto dans leur interprétation de « Quitate Tu » ne renieraient absolument pas. Et le le Grand Kalle. (Yo Sansuka ! ) Qui est allé rejoindre Nico, Franco, Pablito, Mujos, Bavon, Pandy, Pépé Kallé, Bukaka (…). Etc. Peut se reposer tranquillement, car son œuvre est éternelle. Ils sont tous là-bas à Mpemba, des SÂntu.
Enfin, on peut affirmer sans se tromper que des Ngala la musique moderne congolaise a reçu le corps et des Koongo l’Âmeet le Mpeve. Ceux qui ont eu le bonheur d’assiter aux NKutakanu sous les auspices des feu Ndundu et Kimbangi, voire Zephirin (à Pointe-Noire) et Demba (fils aîné de Mfumu Hûmba Mackoso) ; sergent de l’armée française d’Indochine à Brazza ; qui apprirent beaucoup d’eux, auraient beaucoup à dire !