KONGOLISOLO
Actualité

Devoir de mémoire : la scolastique comme fer de lance de l’Église catholique, (la scolastique, au fil des siècles, a été utilisée pour nourrir l’obscurantisme religieux; la scolastique désigne donc un système d’enseignement dispensé au Moyen Âge dans les écoles monastiques; elle était présente dans toutes écoles sous la juridiction de l’Église); « Les professeurs s’appelaient (Scolastiques ou Écolâtres), noms qui caractérisaient leurs méthodes et leur doctrine religieuse, c’était une sorte d’intelligentsia de l’époque »

Leurs méthodes d’enseignement étaient formelles et reposaient principalement sur la connaissance des livres. La scolastique avait pour cadre de référence les enseignements du philosophe grec Aristote qui étaient comme la Bible, l’art de la dialectique, du discours. Et les scolastiques refusaient toute forme de remise en cause des dogmes établis par l’Église.

C’est ainsi qu’étaient continuellement confrontés les (Humanistes) du XVIe siècle (ces Sophistes, ces Sorbonnards), qui n’acceptaient pas de voir leurs méthodes et leurs principes constamment bafoués. Ce sera la base de l’élimination physique des érudits, des scientifiques et des philosophes.

Aux origines et à l’aube

  • À l’origine, la scolastique servira par rapport aux contradictions entre la foi et la science. Avant d’être une méthode, une conduite et un mode de vie, la scolastique est une tentative de l’Église pour résoudre une apparente contradiction : comment concilier la foi, qui suppose la révélation divine, et la raison, c’est-à-dire la philosophie (la seule connue alors) qui a pu atteindre un haut degré de sagesse sans avoir connu les Textes Saints ?
  • La philosophie et la théologie, devaient-elles donc rester deux domaines distincts, parallèles, ou bien la philosophie antique pouvait-elle, au lieu de contredire la théologie, cautionner la foi ??

Tentatives de conciliation avec Saint-Thomas d’Aquin

  • Au XIIIe siècle, de toutes les tentatives de dépassement de ces contradictions, la plus importantes fut celle de Thomas d’Aquin. L’idée de départ était de montrer que loin de s’opposer à la religion, la culture profane antique en était la préparation : les sages de la Grèce ont joué un rôle analogue à celui des prophètes juifs auprès du peuple élu de Dieu. Platon, en quelque sorte, était l’équivalent de Moïse et Virgile celui de Jean-Baptiste;
  • Ainsi, tout l’héritage de l’antiquité, essentiellement celui d’Aristote qui avait le mieux rassemblé tout ce que l’esprit humain pouvait atteindre sans la révélation divine, fut largement utilisé pour les études, notamment : grammaire, rhétorique, dialectique, arithmétique, géométrie, astronomie, musique et médecine ne furent cultivées qu’en vue de la religion;
  • Les textes d’Aristote devinrent presqu’aussi infaillibles que ceux de la Bible et servirent systématiquement d’outils de référence pour la démonstration de l’existence de Dieu, pour mieux comprendre les Textes Sacrés, réfuter les hérésies, déterminer les fêtes mobiles (…). La théologie constituait alors le couronnement de toutes ces études.

L’ère de l’impasse

  • La philosophie n’était réduite qu’à servir la théologie. Mais bien des contradictions demeuraient encore et l’Église, plutôt que de se désavouer, préféra user de toute sorte de sophismes, de déformations des textes (si nécessaire), , et en dernier recours de son autorité;
  • De là, l’image caricaturale de la scolastique apparaît de plus en plus au XVIe siècle : on ne raisonne plus que sur des concepts anciens au lieu de faire confiance à l’expérience et aux nouvelles découvertes. On refuse autoritairement toute remise en cause de la philosophie d’Aristote, on ne connaît comme pédagogie que celle de l’autorité et de la répétition : textes à apprendre par cœur (comme le catéchisme), on va de commentaires en commentaires (proposés comme la vérité) au lieu de faire appel à raison et à l’esprit d’analyse et à la critique des textes authentiques, apprentissage mécanique des procédés de l’éloquence, sans se soucier vraiment du contenu;
  • Ces principes seront raillés, par exemple, par Rabelais et Montaigne. Quand, au cours du XVIe, de nouvelles philosophies vont remettre définitivement en cause la scolastique (l’Empirisme et le Newtonisme en Angleterre, surtout), l’Église va durcir son attitude qui demeurera longtemps la même, surtout avec le très redoutable tribunal de l’inquisition du clergé.

C’est ainsi qu’en 1632 Galilée est condamné. Un arrêt de la Sorbonne et du Parlement fait défense à toute personne de tenir ni enseigner aucune maxime contre les anciens et, en particulier, contre Aristote. Descartes ne pourra élaborer son système philosophique (reposant uniquement sur la raison, le cartésianisme) qu’à l’abri, en Hollande. En définitive, la scolastique a œuvré pour faire perdurer l’âge des ténèbres entretenu par l’Église.

La scolastique

Articles similaires

Laisser un Commentaire