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Jeanne Duval : les informations sont lacunaires sur Jeanne Duval, parfois aussi appelée Jeanne Lever ou Jeanne Prosper, mais sa beauté, sa couleur de peau et ses origines sont connues « Ce qui est sûr aussi, c’est qu’elle inspira à Baudelaire, dont elle partagea la vie, de très beaux poèmes, peut-être les plus beaux – Parfum exotique, le serpent qui danse, la chevelure »

On a dit qu’elle serait née vers 1820, probablement en Haïti et plus précisément à Jacmel; comédienne, elle interprète de petits rôles à Paris en 1838 et 1839 au théâtre de la Porte-Saint-Antoine. Jeanne se lie alors avec Nadar. 

La rencontre avec Baudelaire se situe au printemps 1842, sans doute au Faubourg-Montmartre. Jeanne s’installe 6 rue de la-femme-sans-tête, dans l’île-Saint-Louis, tout près de l’hôtel de Pimodan où vit son amoureux. L’histoire est compliquée, mais si l’on en juge d’après les lettres de Baudelaire – qui parle parfois de se tuer pour elle – on peut imaginer une grande histoire d’amour qui, avec des ruptures et des retrouvailles, va durer au moins 17 ans. Jusqu’en 1859, date à laquelle Jeanne tombe malade et restera frappée d’hémiplégie. Baudelaire la fait hospitaliser.

Elle vivait encore aux Batignolles, très diminuée, en 1870. On ne sait rien de plus. Mais il reste quelques mots d’amour de son ami :

  • Je te donne ces vers afin que, si mon nom;
    Aborde heureusement aux époques lointaines;
    Et navire poussé par un grand aquilon;
    Fait travailler un soir les cervelles humaines;
  • Ta mémoire, pareille aux fables incertaines;
    Fatigue le lecteur ainsi qu’un tympanon;
    Et par un fraternel et mystique chaînon;
    Reste comme pendue à mes rimes hautaines;
  • Être maudit à qui de l’abîme profond;
    Jusqu’au plus haut du ciel rien, hors moi, ne répond;
     Ô toi qui, comme une ombre à la trace éphémère
  • Foules d’un pied léger et d’un regard serein
    Les stupides mortels qui t’ont jugée amère;
    Statue aux yeux de jais, grand ange au front d’airain !

Jeanne Duval

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