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Le concept de la sorcellerie dans la pensée de l’homme Blanc/Occidental et son application erronée à la culture Négro-Africaine : la sorcellerie n’est pas l’apanage des Noirs/Africains; existant depuis la nuit des temps, elle aussi vielle que l’humanité « La sorcellerie est comprise comme une pratique qui remonte à la genèse même de l’espèce humaine; en se référant aux écrits des lexicographes Occidentaux, nous pouvons comprendre la sorcellerie comme (l’ensemble des opérations magiques d’une personne supposée être liée au diable pour faire des maléfices) »

Le dictionnaire Webster New Collegiate définit le terme sorcellerie comme (l’utilisation du pouvoir obtenu par l’assistance ou le contact d’esprits maléfiques, en particulier pour la divination). Cette définition en donne comme synonyme (Nécromancie). La nature perverse de la sorcellerie en fait une pratique qui trouble l’ordre public; ce qui a conduit l’Occident à entrer en guerre contre elle.

De ces définitions ressort le fait que dans la compréhension de l’Occident, la sorcellerie implique une relation avec le diable et donc qu’elle ne peut être que de nature à nuire, même si elle peut prendre un aspect positif. Car l’essence du diable est le mal. Il résulte, de ce fait, que la sorcellerie est un concept péjoratif, et c’est cette connotation que la pensée occidentale a attachée à toute notion à laquelle elle a attribué ce nom, quelle que soit l’idée qu’en ont faite les indigènes en Afrique.

L’Afrique n’a pas échappé à cette coloration des valeurs locales, d’autant plus qu’elle a été menée, entre autres, dans le but de soumettre les nations (tribus) Africaines et poser les bases d’une domination qui établirait une nouvelle configuration géographique et politique. C’est ainsi que dans le Royaume Kongo, par exemple, des termes comme « Nganga-Mpungu et Mpandu », désignant respectivement (un prêtre ou un expert, une puissance et un rite), passés sous l’influence chromatique du mot sorcier, sont devenus des termes pratiquement répugnants conjurant l’image du flirt avec les mauvais esprits. Avec cet avilissement des valeurs locales, les prêtres et guérisseurs Kongo sont finalement devenus vulgaires (Banganga N’kisi), faussement traduits par (féticheurs ou sorciers), surtout lorsqu’au-delà du simple verbe, herbes et minéraux, ils utilisent des rituels. Ainsi les termes (Kindoki et Ndoki) n’ont pas échappé à cette vague de jugement des valeurs spirituelles, traditionnelles et culturelles. Surtout quand au-delà du simple verbe, herbes, racines et minéraux, ils usent de rites et d’incantations.

Les termes (Kindoki et Ndoki) n’ont pas échappé à cette vague de sape occidentale. Cet état de fait n’a pas été sans susciter et exacerber la peur et la méfiance des Besikongo vis-à-vis de leurs compatriotes. Cette peur finirait par plonger les esprits dans des ténèbres dévastatrices. Cela a incité G.W. Carpenter à écrire, parlant des ténèbres comme de la quatrième grande barrière à l’évangélisation du Kongo : (Mais le vrai cœur des ténèbres) était la pratique universelle de la sorcellerie. À propos de cela, Montiero a écrit : La sorcellerie est leur croyance principale ou unique : tout ce qui arrive a été causé par elle; tous les cas de sécheresse, de maladie, de mort, de rouille, d’accidents et même les circonstances les plus insignifiantes sont attribués à l’influence maléfique de la sorcellerie ou des fétiches.

Un féticheur est alors consulté et un certain misérable malchanceux est accusé, il est soit tué sur place, soit vendu en esclavage et dans la plupart des cas, toute sa famille et tous leurs biens sont confisqués et partagés avec toute la ville. Dans d’autres cas, cependant, une lourde amende est imposée et le non-paiement entraîne l’esclavage; l’option de l’épreuve du poison est parfois accordée à l’accusé, qui la demande souvent avec empressement. Telle est leur ferme conviction. Un siècle d’évangélisation et d’instruction rationnelles n’a pas permis aux puissances colonisatrices d’éradiquer la peur du Kindoki que leurs prédécesseurs ont semée en Afrique. Cette peur, d’origine sémantique, ne peut être surmontée qu’en replaçant les termes dans leur contexte d’origine et en définissant les concepts Noirs/Africains non pas selon la connotation que leur donne la pensée occidentale, mais selon le sens profond que leur attribue l’esprit africain avant même l’arrivée des explorateurs Blancs.

Certains chercheurs ont tenté de remédier à l’erreur impliquée par l’utilisation du mot sorcier au lieu de Ndoki en remplaçant le terme magie, mais cela ne résout pas le problème. Et jusqu’à aujourd’hui l’amalgame et la confusion demeurent avec leurs effets dévastateurs.

Le concept

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