KONGOLISOLO
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La transformation du « Coltan » et du « Pyrochlore » n’est pas un secret de polichinelle : plusieurs pays africains, depuis la colonisation jusqu’à nos jours, continuent à exporter les minerais et d’autres matières premières à l’état brut, c’est-à-dire sans la valeur ajoutée due à la transformation

C’est la preuve éloquente que l’esprit de cueillette hante encore les Africains. Ils peinent à saisir « l’esprit et l’opportunité de transformer avant de consommer ».

  • De nos jours, les Africains sont devenus plus amoureux des Smartphones et des réseaux sociaux que leurs fabricants ou concepteurs. Ils achètent des pays du Nord (industrialisés) 10 fois plus chers ces produits  dont les matières premières étaient extraites de leurs pays. 
  • Combien savent l’essentiel des intrants des Smartphones entre leurs mains ? 
  • Combien savent l’ABC de leur traitement ? 
  • Pourtant, la Région du Kivu, en République démocratique du Congo, regorge à elle seule, 70 % de réserves mondiales du Coltan et du Pyrochlore, des matières stratégiques servant à la fabrication des appareils des Technologies de l’information et de la communication.

La transformation et le traitement de base du Coltan et du Pyrochlore, après leur extraction, ne sont pas un secret de Polichinelle, car peu d’Africains ou des scientifiques africains s’y intéressent. Pourtant, cela ne relève pas de la magie, mais d’un processus scientifique que les Africains eux-mêmes peuvent réaliser en Afrique.  Le mot Coltan est un mot-valise. C’est une contraction des composés chimiques : le Colombium et le Tantale. Le Coltan est un minerai servant essentiellement à extraire du tantale, lequel est très utile aux applications telles que les condensateurs et les circuits en électronique.

Même très miniaturisé, le tantale  est toujours performant. C’est la raison pour laquelle il est utilisé pour les Smartphones, ordinateurs, caméras, écrans LCD (Liquid Crystal Display, qui sert à l’affichage à cristaux liquides utilisé dans la fabrication des écrans plats), dans l’automobile, voire même dans l’aérospatiale, des filtres d’ondes pour la mémoire RAM. (Random Access Memory, qui un espace de travail dans lequel se chargent les applications, et/ou a lieu le stockage des résultats des traitements d’informations par le microprocesseur. La RAM se présente matériellement sous forme de barrettes placées dans des connecteurs sur la carte mère.)   

Par ailleurs, les alliages du Coltan sont très importants dans la résistance thermique et au fluage pour les turbines nucléaires. Sa biocompatibilité sert aussi à la fabrication d’implants, etc. 

Le Pyrochlore, quant à lui, est un principal minéral du niobium très utile pour la fabrication des aciers spéciaux, des superalliages et dans le domaine de la supraconductivité. Voilà une aubaine pour les Congolais. Mais ils n’en bénéficient presque pas, car l’extraction de ces matières combien stratégiques pour le reste du monde relève des arcanes coupe-gorges dont les Congolais en générale et les peuples du Kivu en particulier sont victimes.  

En effet, la manière prédatrice des demandeurs de ces matériaux est à la base du phénomène « Du sang dans nos portables ». Les Multinationales et les entreprises du Nord préfèrent acquérir la matière  premières à vil prix en distribuer les armes  aux groupes internes et externes dans le Kivu où sont concentrés ces minerais stratégiques. Ces groupes armés investissent les carrières, sèment la désolation, pillent, tuent, violent les femmes au seul profit des entreprises et de tous ces mafiosos et contrebandiers à l’Est de la RDC.

En plus, les matières premières du Congo sont seulement pillées au lieu d’installer des véritables industries pouvant faire profiter les communautés locales. Mais, comme toujours, le monde capitaliste est caractérisé par la politique du « voleur qui crie au voleur ! ». Il n’y a pas de pitié : qu’il y ait mes millions de morts, cela importe peu, l’essentiel, c’est l’intérêt qu’on poursuit. C’est cela, l’économie prédatrice. C’est pourquoi, on est tenu de faire connaître aux Africains les procédés de transformation de ces minerais combien utiles l’un comme l’autre.

Le procédé de Jean Charles De Marignac consiste à faire diluer le pyrochlore ou le Coltan dans l’acide fluorhydrique à 90 °C. À ce moment, les fluorures de niobium et les fluorures de tantale sont dissous. Par la suite, il suffit de faire l’extraction « liquide-liquide ». À ce moment, chaque fluorure est précipité en réaction avec l’ammoniaque pour donner l’oxyde de tantale (ou de niobium). Le fluorure d’ammonium dissous dans l’eau est alors dit « eau régale ».

L’oxyde de tantale (ou de niobium) est chauffé à 800 °C avec le charbon pour former le carbure. Et le carbure, à son tour, est chauffé à 2000 °C avec le monoxyde de carbone sous vide, c’est-à-dire sans la présence de l’air, pour donner le tantale ou le niobium pur. Ainsi, tous les hommes d’affaires africains peuvent exploiter ce procédé avec des chimistes africains pour venir contribuer à cette valeur ajoutée des matières exploitées au Congo, précisément dans le Kivu.

MM

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