Si la ségrégation fut progressivement mise en place dans le pays, celle-ci devint véritablement officielle en 1948. Face à l’Apartheid et à ses violentes dérives, la communauté internationale eue des réactions contradictoires. Certains pays n’hésitaient pas à condamner la ségrégation, quand d’autres, comme les États-Unis, entretenaient des relations commerciales avec le régime Afrikaner, et ce, au détriment des valeurs qu’ils affirmaient défendre.
La ségrégation touchait aussi le monde du sport : l’Afrique du Sud envoyait dans les compétitions internationales exclusivement des athlètes blancs. En 1964, lors des Jeux olympiques d’hiver en à Innsbruck (Autriche), le Comité international olympique (CIO) annonça vouloir suspendre la participation de l’Afrique du Sud au Jeux olympiques d’Été de Tokyo (Japon), prévus pour octobre 1964. Le Comité accompagna sa décision d’un ultimatum. Ainsi, le pays devait officiellement condamner l’Apartheid et mettre fin à toute discrimination dans le sport avant le 16 août 1964.
En juin 1964, le Comité Olympique sud-africain annonça qu’il comptait envoyer à Tokyo 7 athlètes non-blancs –sur les 62 membres, que comptait l’équipe olympique. Cette décision fut jugée insuffisante par le CIO qui annonça officiellement l’interdiction de l’Afrique du Sud de participer aux Jeux olympiques le 18 août 1964. D’autres restrictions dans le domaine sportif touchèrent le pays ; des athlètes sud-africains furent interdits lors du championnat de Wimbledon et la Fédération Internationale de Football (FIFA) interdit également toute participation de l’Afrique du Sud à ses compétitions. Il faudra attendre 1992 et les Jeux olympiques de Barcelone (Espagne) pour que l’Afrique du Sud –qui avait supprimé ses lois discriminatoires l’année précédente – puisse de nouveau prendre part à des compétitions olympiques.