« Le débat est ouvert ! »
Tombalbaye, l’homme au visage balafré, calot en peau de léopard, idéologie de la Tchaditude (1918-1975). Voici ce que beaucoup de Tchadiens/Africains retiennent de François Tombalbaye, père de l’indépendance, et premier président de la République du Tchad :
- En 1947, il participe à la fondation du Parti progressiste tchadien (PPT), section locale du Rassemblement démocratique Africain (RDA), et devient peu après président de l’union des syndicats autonomes du Tchad;
- En 1959, il devient premier ministre. C’est à ce poste qu’il conduit le Tchad à l’indépendance le 11 août 1960;
- Élu président de la République en 1962, François Tombalbaye proclame le Parti progressiste tchadien (PPT) parti unique et commence progressivement à cumuler les fonctions de président de la République et celles de chef du gouvernement;
- Après 1966, il dirigea lui-même plusieurs ministères d’État. Devenu l’objet de plusieurs complots et conjurations, il se transforme en paranoïaque, méfiant même ses propres amis. Il multiplie les arrestations, recourt à la torture et au meurtre pour neutraliser tous ceux soupçonnés d’en vouloir à son pouvoir. (Face aux mouvements de rébellion, il appelle la France à réprimer les rébellions);
- En 1971, la France cesse officiellement d’intervenir au Tchad. C’est le début de la rupture et de la détérioration des relations avec la France. Après avoir déjoué une tentative de coup d’État en 1971, François Tombalbaye lance en juillet 1972 sa première révolution culturelle, qu’il appelle (Thaditude). Idéologie qui ressemble beaucoup à l’authenticité initiée au Zaïre/Kongo par Mobutu, ce lien vient du fait que le Zaïre/Kongo a servi de terrain d’entraînement aux commandos tchadiens destinés à combattre les rebelles du Nord. (La Tchaditude, promeut le retour à l’authenticité Noire/Africaine);
- En 1973, le président François Tombalbaye troque définitivement le traditionnel costume-cravate pour la casquette en peau de léopard, l’Abacost bien coupé et l’écharpe de choix avec pochette assortie. Il prône le changement des prénoms empruntés à l’Occident pour des prénoms d’origine Noire/Africaine, passant lui-même de François à N’garta qui signifie (le vrai leader);
- Il change également les noms de lieux. Fort-Lamy et Fort-Archambault deviennent respectivement N’Djamena et Sarth, la radio nationale devient la voix des ancêtres, le parti progressiste tchadien devient le mouvement national de la révolution culturelle et sociale. On lui donne le rôle de creuset de l’humanisme tchadien. Il exalte la (Tchaditude), théorie qui, selon lui, a précédé le christianisme et l’islam.
Cette théorie implique le retour à l’authenticité, le rétablissement des chefferies traditionnelles et l’exaltation du rite initiatique traditionnel : le Yondo, un rite particulièrement difficile et éprouvant. Les nombreuses cicatrices qui sillonnent le visage de l’actuel N’garta Tombalbaye témoignent de la dureté de ce rite. Selon N’garta Tombalbaye, ce rite vise à réaliser l’intégration et la socialisation des jeunes dans un contexte tchadien.