KONGOLISOLO
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Devoir de mémoire : le pire n’est pas la méchanceté des gens, mais le silence des gens bien, cette citation de Norbert Zongo était toujours sur le bout de ses lèvres lors de ses sorties médiatiques ou à chaque fois qu’il prononçait ses conférences; il est sans aucun doute l’une des figures emblématiques du combat pour la démocratie et la liberté de la presse sur le continent Noir/Africain en général et au Burkina Faso en particulier; il avait aussi un goût assez prononcé pour la défense des droits de l’homme

Norbert Zongo, c’est aussi cet illustre journaliste qui a abordé les grandes questions de société en interpellant les décideurs par rapport à leurs responsabilités pour que les problèmes de société ne deviennent pas une bombe à retardement. Sur le terrorisme, par exemple, il illustre ses causes et la radicalisation des terroristes par l’anecdote suivante :

  • Les enfants de la rue, qui sont dans la rue, si nous n’y prenons garde, seront les terroristes de demain. Quand ils sont petits, ils vont mendier aux feux rouges. À votre arrivée, vous remonterez les vitres de votre 4×4 pour ne pas entendre leurs voix. À 16 ans, ils vont être des voleurs dans les maisons. Vous éleverez vos murs, poserez des barbelés électriques sur vos murs, recruterez un agent de sécurité et un chien de berger allemand.
  • À 25 ans, ils tiendront une kalachnikov et vous feront sortir de chez vous femmes et enfants nus. En ce moment, vous allez leur dire de prendre votre argent et votre voiture et de vous sauver la vie. Ils vous diront : Nous avons une idéologie à défendre. Vous avez défendu votre propriété lorsque nous étions mendiants. Maintenant, vous ne méritez plus de vivre, et encore moins de profiter de vos biens. Nous n’avons ni argent, ni femme, ni enfants, ni possessions. Seule votre mort atroce peut nous consoler et nous venger de l’humiliation subie. En ce moment ils vont décharger le chargeur de trente-trois coups sur votre femme et vos enfants. Puis comme le chargeur est vide, ils vont vous trancher la gorge avec la baïonnette.

Norbert Zongo n’avait pas sa langue dans sa poche. S’exprimant souvent avec humour, son message a captivé ses interlocuteurs. Il s’exprimait ouvertement sur des sujets brûlants de société dans un pays comme le Burkina Faso, alors sous la houlette des assassins de Thomas Sankara, qui dirigeaient le pays d’une main de fer et sans partage. Ses positions et son franc-parler lui ont causé beaucoup d’ennuis. Mais c’était quelqu’un qui ne cédait ni aux intimidations ni aux tentatives de museler la presse, encore moins aux menaces de mort. Ce qui ne l’a pas, bien malheureusement, empêché d’être odieusement assassiné le 13 décembre 1998 à Sapouy.

Né en 1949 à Koudougou, Norbert Zongo est un journaliste d’investigation burkinabé, fondateur et directeur de l’hebdomadaire L’Indépendant. Il a également deux romans à son actif, à savoir : « Le Parachutage et Rougbêinga ». Son assassinat avec trois de ses compagnons (Blaise Ilboudo, Ablassé Nikiéma et Ernest Zongo) est survenu alors qu’il enquêtait sur la mort mystérieuse de David Ouedraogo, qui était le chauffeur de François Compaoré, le frère du président burkinabé de l’époque. Blaise Compaoré.

Norbert Zongo

 

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