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Devoir de mémoire : les spiritualités Noires/Africaines ne se limitent pas au culte des ancêtres ! Quand on lit de nombreux livres, on dit (culte des ancêtres) pour désigner et décrire les religions ou spiritualités Noires/Africaines, c’est une grosse erreur ! Très souvent, beaucoup abusent de ce concept de (culte des ancêtres), alors qu’il ne représente et n’explique pas toujours la réalité et les subtilités des spiritualités Noires/Africaines; « C’est cet abus de langage qui n’a cessé d’embellir l’erreur ! Certes, on ne peut nier que le défunt occupe une place importante dans la religiosité Noire/Africaine ! Pourtant, il est également erroné d’interpréter les religions et spiritualités traditionnelles Noires/Africaines simplement en termes de (vénération des ancêtres) »

Les défunts, qu’ils soient grands-parents, parents, frères, sœurs ou enfants, font partie de la famille et doivent donc rester en contact avec leurs proches survivants. On voit aussi dans l’Église catholique une cohorte de personnalités que les chrétiens vénèrent. Les catholiques ne prient-ils pas les madones et les saints déjà morts ? Ils ne l’ont jamais appelé (culte des ancêtres). Alors pourquoi seulement en Afrique ?? C’est peut-être une parenthèse.

Pour revenir au sujet, la Libation et le fait de nourrir le défunt sont des gages de camaraderie, d’hospitalité et de respect. La nourriture et la boisson ainsi données sont des symboles de continuité familiale et de contact entre ceux de l’au-delà et ceux d’ici-bas. Parce que selon la philosophie Noire/Africaine, (les morts ne sont pas morts).

Culte : n’est pas le mot approprié à appliquer dans cette situation, et les Noirs/Africains eux-mêmes savent très bien qu’ils ne (vénèrent) pas les membres décédés de leur famille. Il est donc blasphématoire de qualifier ces actes de relations familiales cultuelles. Par ailleurs, les religions Noires/Africaines ne s’arrêtent pas au niveau des rites familiaux de libération et des offrandes alimentaires. Ils vont au-delà, ils sont plus profonds et plus complets que cela. Les considérer uniquement en termes de (culte des ancêtres), c’est isoler une seule partie d’un tout qui, dans certaines sociétés, a peu d’importance, et être aveugle à de nombreux autres aspects de la religion.

Les missionnaires Blancs/Occidentaux, les anthropologues, les sociologues, les ethnologues, les journalistes et les universitaires qui continuent de parler du culte des ancêtres devraient examiner les cimetières de leur pays d’origine et voir combien de fleurs, de bougies et même de photographies des morts sont déposées, sur les tombes de parents et amis. C’est souvent plus extrême que tout ce que nous trouvons en Afrique, et nous ne savons pas quelle forme de (culte) appeler cette coutume bien-aimée en Occident.

Les Noirs/Africains n’ont pas honte de se souvenir des membres de leur famille disparus. Se souvenir d’eux, ce n’est pas les adorer, c’est garder le contact avec eux, car ils mènent une vie plus ou moins différente dans d’autres sphères que sur notre terre-mère.

Source : John S. Mbiti (Religions et philosophie Africaines).

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