À 72 heures de la tenue du scrutin, la CENI a brusquement reporté la date pour une semaine évoquant les aléas logistiques et techniques. Hier, à l’annonce de ce énième report, les réactions fusent de tous les sens :
- Pour les partis du Front Commun pour le Congo (FCC), qui soutient le Candidat Emmanuel Ramazani Shadary, les attributions d’organiser les élections incombant à la CENI seule. Elle a le droit, de façon indépendante, à décider de la date de la tenue du scrutin ;
- Pour la Coalition Lamuka, avec Martin Fayulu à la tête, ceux qui sont au pouvoir et les membres de la CENI doivent partir, car ils sont incapables d’organiser les élections.
- Du côté du Camp du changement (CACH) de Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe, rien ne justifie ce report brusque. Cela relève de l’irresponsabilité et de l’incapacité de la CENI et du Gouvernement congolais. Le CACH ne jure que pour aller voter ce dimanche 23 décembre 2018 comme initialement prévu ;
- La seule femme candidate président de la République Marie Ikofu en appelle à la démission pure et simple du Président de la CENI Corneille Nanga car il s’est révélé incompétent d’organiser les élections.
Pour ne citer que ces candidats président, la population n’est pas restée indifférente par rapport au report inattendu des élections. Les uns fustigent le caractère arrogant et les manigances dont le président de la CENI a fait montre deux ans durant. Ils estiment que le Président de la CENI est tombé dans son propre piège. Les autres pensent que Nanga roule pour le régime en place. Ce n’est pas en deux semaines qu’il sera en mesure d’organiser les élections pendant que deux ans durant il n’a pas pu. Les autres encore se sont montrés patients tout simplement dans la mesure où la durée de 7 jours de report n’est pas un siècle. Ils s’attendent à quoi va aboutir les manœuvres dilatoires du président de la CENI.
Il sied de noter, in fine, que tout le peuple congolais est tellement aux aguets que sa patience semble avoir dépassé les bornes. Un autre report des élections plongerait le pays dans un chaos dont personne se sait exactement présager l’issu.
Roger Manzekele
MM