Comme si cela ne suffisait pas, la quasi-totalité des saintes et des saints sont blancs. Ironie du sort, les noirs prient à longueurs des journées tous ces Dieu et saints blancs. Ce qui continue à nourrir en eux la croyance selon laquelle l’homme blanc est immortel. Alors que mieux vaut avoir à faire avec Dieu qu’à ses saints.
La représentation de Dieu par un vieillard blanc à la barbe blanche, assis sur son trône, reste encore gravée dans la mémoire collective de l’humanité. Selon la croyance populaire, à partir de son trône, ce « Dieu blanc » juge les hommes : il gratifie les uns de richesses, de la bonne santé, bref, à vivre du bonheur ; par contre, il condamne les autres à connaître la misère, la pauvreté, la maladie … C’est-à-dire à vivre dans le malheur. L’image d’un Dieu blanc est un véritable poison de la plus haute dimension qui ronge dangereusement les noirs aliénés. C’est aussi l’un des stéréotypes et des clichés innommables que l’humanité toute entière n’ait jamais connu.
Or, ces mêmes blancs, dans leurs livres sacrés des religions abrahamiques (bible et Coran), ils disent que Dieu, étant un Esprit, ne peut pas être représenté. Donc, le mythe du « Dieu blanc » ou de la suprématie blanche est une aberration pure et simple. C’est un déguisement de la vérité, une falsification et une profanation des vérités sacrées. C’est ce qui a poussé le digne fils du Congo, le prophète Simon Kimbangu à briser ce mythe « du Dieu blanc » et à défier la « suprématie de la race blanche ». Kimbangu est un vrai guide, non seulement pour les Congolais, mais aussi pour tous les noirs du monde. Sa vie est une esquisse de liberté du peuple noir entier.
La naissance du prophète Simon Kimbangu a été prédite par Béatrice Simba Kimpavita, la femme révolutionnaire qui voulait chasser les Portugais du Royaume Kongo. Malheureusement, la fin de sa vie a été tragique parce qu’elle fut brûlée vive (avec un enfant qu’elle porterait au dos) en Angola en date du 02 juillet 1706, à la suite d’un jugement rendu sur la base de la loi du Portugais Dom Alfonso, qui fut adopté par le Roi Mvemba Nzinga (fils de Nzinga Kunvu). Elle prophétisa, avant sa mort, qu’en enfant naîtra au Nord de l’Angola. Et que, grâce à lui, le Peuple Kongo invoquera « Nzambi ya Pungu », c’est-à-dire le Dieu tout-puissant. Cette prédiction ne fit pas bel écho aux oreilles des prêtres (du clergé), qui l’accusèrent de sorcière hérétique, alors que le mobile de sa lutte était la réunification du Royaume Kongo, déjà perturbé à l’arrivée des Européens(portugais).
C’est à Kamba dans la Province du Kongo Central (ex Bas-Congo) que naquit le Prophète Simon Kimbangu en date du 12 septembre 1887. Son Père Kuyela et sa mère Luezi moururent tôt, le laissant ainsi orphelin à bas âge. C’est sa tante Kinzembi qui l’adoptera par la suite. Simon Kimbangu sera baptisé le 04juillet 1915 à la rivière Tombe, devenant par la suite catéchiste de l’Eglise Baptiste. C’est alors qu’il sera engagé comme cuisinier (boy) des missionnaires protestants avant d’aller travailler dans une Huilerie à Léopoldville(actuel Kinshasa), capitale du Congo Belge.
La vie de S. Kimbangu s’est vue révélatrice de sa mission entre 1918 et 1921, période au cours de laquelle commençaient les effets surnaturels de sa vocation : la perte inexpliquée de beaucoup de ses biens, quelqu’un à l’identité de Kimbangu partait toucher son salaire, et quand Kimbangu, à son tour, partait le retirer, l’administration de l’entreprise coloniale lui répondait qu’il venait de le retirer alors qu’en âme et conscience il savait que ce n’était pas lui. Ces faits et la mort de son oncle l’ont poussé à retourner à Kamba.
Sa première vision, dont on a commencé à parler, eut lieu le 18 mars 1921 où un Être étrange le pria de lire la Bible, d’aller prêcher et de se rendre au village voisin y guérir un enfant malade. Il exécuta ces ordres, et l’enfant fut guéri. C’est là le début de sa mission à l’époque où l’épidémie dite de la « grippe espagnole » faisait rage. Simon Kimbangu guérissait beaucoup de cas là où les missionnaires protestants et catholiques n’obtenaient pas de résultats probants. La nouvelle se répandit comme une traînée de poudre, et sa réputation devenait de plus en plus accrue. Plusieurs noirs quittaient des villages proches et lointains pour se rendre vers S. Kimbangu dans l’espoir de trouver des solutions à leurs problèmes.
La prophétie notable de S. Kimbangu fut celle du Samedi 10 septembre 2021 à 9 h 00, selon laquelle : « Désormais, les noirs deviendront de blancs, et des blancs deviendront des noirs. Mais à des temps difficiles, dans la douleur, suivra la libération de l’Afrique ». Cette prophétie se rapporte non seulement à l’indépendance des pays africains, mais également à la reconquête de la gloire des peuples noirs d’Afrique et du monde entier. En plus, la survie des blancs dépendra de l’Afrique et des peuples noirs. À l’ère où la civilisation occidentale est en perte de vitesse avec sa crise économique sans précédent ; et, à côté, avec la montée en puissance de la Chine, la décadence de la civilisation occidentale va s’en suivre pendant que les pays des peuples noirs d’Afrique vont s’engager sur la voie de l’émergence, et pourquoi pas de la puissance ?
La popularité de S. Kimbangu a allumé la rage des prêtres catholiques et des missionnaires protestants qui voyaient en lui un homme dangereux à leur système. C’est pour cela qu’ils cherchaient à l’arrêter, mais en vain, jusqu’à ce qu’un certain Mr Luntala et des chefs coutumiers à la solde du pouvoir colonial, évitant l’éventuelle oppression des colons, cherchèrent à le trahir sans le retrouver, jusqu’il se rendit lui-même aux autorités le 12 septembre 1921. Son jugement, au cours d’un procès unique, eut lieu le 03 octobre 1921 après 3 audiences (le même jour) dans un tribunal militaire composé d’un seul juge, le Commandant Derossi, le greffier Mr Berrewaerts, trois témoins missionnaires protestants et deux catholiques dont le révérend Père Jodogne. Les principaux chefs d’accusation portés contre lui étaient : « atteinte contre la sureté de l’Etat et la tranquillité publique, en propageant des sciemment des faux bruits de guérison, et de résurrection en se faisant passer pour un envoyé de Dieu ».
Kimbangu fut condamné à mort après un procès à la hâte nonobstant le recourt introduit par l’Administration civile et d’autres missionnaires pour qu’il y ait un autre procès. Toutefois, en novembre 1921, le Roi des Belges Albert commua la peine de mort en une peine d’emprisonnement à vie. Lié avec des chaînes au coup, comme on liait les esclaves, S. Kimbangu fut transféré à Elisabethville (actuel Lubumbashi). En cours de route, les indigènes en foules, s’amassaient tout au long de son voyage. Il succomba le 12/10/1951 à Elisabethville après 30 ans de prison ferme dans de conditions inhumaines en violation des règles de carcérales de l’époque.
Par ailleurs, on raconte que, bien qu’en prison, S. Kimbangu apparaissait à maints endroits auprès de villageois (…). Et que c’est à la suite de plusieurs arrestations de ses fidèles, disciples et adeptes transférés ou relégués dans d’autres provinces que la doctrine Kimbanguiste s’est répandue jusqu’à devenir une grande religion qui a dépassé les frontières congolaises. Par là même, Kimbangu est devenu un guide incontournable du Peuple noir du Monde. Il a montré que la spiritualité, le fait de prêcher ou de guérir ne sont pas l’apanage des seuls blancs. Il inauguré l’ère de la libération totale de l’homme noir de son aliénation mentale entretenue par l’homme blanc. « L’homme noir doit cesser de croire que Dieu est blanc, que les blancs ne meurent pas ; bref, il doit débarrasser de son mental l’idée de la suprématie de la race blanche. Et que les noirs doivent travailler en toute solidarité pour l’intérêt de leurs frères afin qu’ils retrouvent leur gloire d’antan pour le bien de l’humanité toute entière ».
MM
