Beaucoup peuvent pensent qu’il y eut une certaine rébellion qui détrôna Mobutu du perchoir de son pouvoir. Fort malheureusement, tel est loin d’être le cas. Alors, au juste qui étaient les instigateurs de la chute du régime Mobutu ? Tout le monde sait comment Mobutu est devenu président de la République du Zaïre. C’est sous la bénédiction du Pays de l’Oncle Sam que Mobutu réussit son coup d’Etat contre le Président Joseph Kasavubu juste 5 ans après que le Congo(Zaïre) ait accédé à son indépendance en 1960.
Durant tout son règne, l’homme fort du Zaïre bénéficia du soutien inconditionnel de l’Occident, plus particulièrement de celui des Etats Unis, mais qu’est-ce qui se passa par la suite ? Après avoir constaté les haines cumulées contre le régime diabolisé et jugé dictatorial, les mêmes qui avaient placé Mobutu au pouvoir, ce sont eux qui ont fomenté de toutes pièces la guerre dite de « libération » de l’AFDL contre lui. Pendant le tout dernier mois de son pouvoir, Mobutu comprit le double jeu de ses Maîtres Occidentaux. En fin avril 1997, alors que la rébellion de l’AFDL (alliance des forces pour la libération du Congo) faisait rage et que plus d’un tiers du territoire national était sous son contrôle, les USA avaient vite dépêché au Congo (Zaïre) leur ambassadeur aux Nations Unis, Monsieur Bill Richardson. Ce dernier a commencé à dire à Mobutu, sans mâcher les mots : « Qu’il doit laisser le pouvoir ».
Après la rencontre avec Mobutu, Bill Richardson s’envola de Kinshasa pour Lubumbashi afin de rencontrer le chef des rebelles de l’AFDL, Monsieur Laurent Désiré Kabila dans le sens de négocier le départ du Président Mobutu. Et, le 02 mai, Mzee Laurent désiré Kabila avait déjà sa déclaration à faire signer au Maréchal Mobutu pour la passation du pouvoir sur le bateau sud-africain Outenica sous la Médiation de Nelson Mandela. L’oncle Sam ajouta que « le Maréchal avait eu peur et qu’il était prêt à abdiquer, mais que c’est son entourage et sa famille biologique qui l’en dissuadaient ».
Revenu à Kinshasa, Bill Richardson dira à Mobutu, sans vergogne, « qu’il craignait que son corps soit traîné dans les rues de Kinshasa ». Ce sont les mots justes qu’il avait répétés au cours d’une interview à la presse de l’AFDL à Lubumbashi. Telle été la goutte d’eau qui fit déborder la vase et qui fut à la base de la fuite précipitée de Mobutu de Kinshasa le 17 mai 1997. Et c’est ce départ qui sonna le glas de sa chute où la page du régime Mubutu fut définitivement tournée. « Lorsqu’on boit à la coupe du diable, on en boit jusqu’à la lie ». Cette leçon de la vie, Mobutu l’aura apprise à ses dépens. Il n’en croyait pas ses yeux et ses oreilles que ses Maîtres Occidentaux le lâcheraient de façon si humiliante malgré tout ce qu’il fit pour eux. C’est cela la « vraie face des faiseurs des dieux et des diables ».
Roger Manzekele
MM
