Le royaume du Kénédougou connaît son apogée dans la seconde moitié du XIXe siècle sous le règne du roi Tiéba Traoré, fils et successeur de Mansa Daoula Traoré. Ce dernier fit alors construire un(e) « Tata » – une muraille fortifiée (voir photo) – autour de la ville afin de la protéger des assauts des troupes de Samory Touré, l’empereur du Wassoulou qui menait alors une politique d’expansion dans la région.
Le roi Ba Bemba Traoré, frère et successeur de Tiéba Traoré à partir de 1893, a conclu un accord avec la France qui menait alors une série d’opérations militaires au Mali dans le but de lutter contre Samory Touré. Le colonel Marie Adéoud – alors gouverneur du Soudan français – a exigé l’établissement d’une garnison de l’armée française à Sikasso afin d’étendre son influence et d’y jouir d’une position stratégique sur place. Ba Bemba Traoré a catégoriquement refusé et a immédiatement mis fin à l’accord avec la France. Une guerre s’ensuit entre les forces françaises et celles de Ba Bemba Traoré alors retranchées à Sikasso. Malgré une forte résistance des troupes de Ba Bemba, la tata de Sikasso finit par céder et la ville est finalement conquise après deux jours d’affrontements.
Le roi Ba Bemba Traoré met fin à ses jours et la ville est saccagée par les troupes du colonel Audéoud. Un officier français décrira plus tard la capture de Sikasso comme suit : « Après le siège, l’assaut. Ba Bemba se suicide. Nous donnons l’ordre de piller. Tout est pris ou tué ». Environ quatre mille captifs furent alors « Déplacés », par l’armée française et cette déportation elle-même donna lieu à de nombreux abus.