KONGOLISOLO
Actualité

Des Noirs/Africains vivaient déjà dans l’Amérique précolombienne : l’aventurier de Christophe Colomb, comme on l’appelait, n’a pas trouvé une Amérique déserte ou inhabitée; ce que les Européens appelaient le « Nouveau Monde » n’était pas nouveau car il était habité depuis la nuit des temps par ses peuples indigènes, parmi lesquels les Noirs/Africains

L’histoire des Noirs/Africains en Amérique ne commence pas avec l’esclavage. Les Européens déportèrent d’Afrique une autre vague de travailleurs Noirs/Africains dans ce qu’ils appelaient le « Nouveau Monde ». On se souviendra que les Européens, pour conquérir l’Amérique, ils ont pratiquement décimé ses peuples indigènes.

Il est clair que l’histoire n’est pas une science, sinon celle du mensonge. En croisant plusieurs sciences modernes, un universitaire montre que l’Amérique précolombienne était en partie un continent Noir/Africain. C’est ainsi que l’Occident Blanc « Racialiste », a déguisé cette vérité ahurissante.

Pathé Diagne est professeur des universités aux États-Unis et en Afrique de l’Ouest; spécialiste des langues et cultures Noires/Africaines, il a longtemps étudié les Amériques précolombiennes. Il a découvert des choses intéressantes. Pendant des millénaires, les peuples d’Afrique ont colonisé l’Amérique, qu’ils ont appelée « Tarana ». Utilisant le corridor des alizés, les Mools, marins d’Afrique de l’Ouest, au pays des Yoruba, ont hardiment traversé l’océan pour peupler Tarana.

Ils ont développé, outre-Atlantique, des civilisations urbaines, agraires, spirituelles et artistiques. Cette colonisation africaine du continent américain s’est prolongée assez longtemps pour laisser des vestiges architecturaux, culturels, linguistiques, toponymiques et génétiques incontestables. Dans un ouvrage immense et dense, le savant accumule les similitudes entre les noms de lieux, de villes, de rituels, de vocabulaire, de croyances, et le lecteur vaincu s’en rend compte.  On a longtemps cru que les Noirs/Africains n’étaient pas des navigateurs en haute mer. Par racisme, on les croyait incapables de traverser l’Atlantique. Il est vrai que dans l’Antiquité la navigation hauturière était inconnue des marins d’Europe et de la Méditerranée qui ne pratiquaient que le cabotage. Nos historiens ont conclu que les Africains ne savaient pas non plus, et qu’ils ne l’ont jamais fait. C’est toujours ce mythe agaçant du progrès linéaire qui nous y plonge.

Pourtant, en pleine préhistoire, on trouve des traces de traversées transatlantiques : des instruments de navigation hauturière, des cartes transcontinentales, très anciennes, et même les vestiges d’un navire sur les côtes brésiliennes. Nos lointains ancêtres ne portaient pas des slips en peau de bison, ils ne vivaient pas dans des grottes en poussant des grognements gutturaux comme on nous l’a fourré dans la tête; ils étaient beaucoup plus civilisés que les Romains ou les Grecs anciens.  Nous découvrons maintenant que la préhistoire, telle qu’elle nous a été décrite, doit être repoussée dans un passé beaucoup plus lointain. Une nouvelle période historique s’est installée entre l’histoire et la préhistoire : la protohistoire, l’histoire avant l’histoire. Cela ne ressemble à rien de connu. « Pendant des millénaires, au cours de la protohistoire, les populations indigènes africaines ont contribué au peuplement des Amériques, aux côtés des migrations océano-eurasiennes », écrit Pathé Diagne. « Tout le lexique spirituel, géopolitique, culturel et artistique du continent américain fait référence aux communautés Yoruba, Fon, Mina, Lebu-Wolof, Bantu, Maratana, Mandeng-Soninké ou Akan Baoulé (…) ».

En effet, on retrouve le vocabulaire africain de Tarakasum/Alaska à Taragoni/Patagonie ; des Gaytimara du Guatemala et des Andoras du Honduras aux Gayrifunia de Californie. « L’Afrique se nourrit de la toponymie Toro-Silla ou Pérou-Chili, Baragwa/Paraguai et Burugwa/Urugwai ».

Diagne parle de « Monarchies transatlantiques », véritables colonies d’implantations africaines implantées en Amérique. On assiste à l’émergence d’une sorte d’Afrique colonialiste, solidement implantée dans ses possessions américaines, exerçant son autorité sur les populations indigènes rouges (les peaux rouges), avec lesquelles les Noirs ont cohabité pendant des millénaires… Ils ont traversé l’Atlantique à maintes reprises, et alla plus loin encore, puisque l’on retrouve des traces des Mool-mariners jusqu’à la côte Pacifique !  Le corridor nord-équatorial emprunté par Christophe Colomb était connu depuis toujours. Le roi d’Afrique Bakari II l’utilisait plus d’un siècle avant Colomb… en même temps que nos Templiers. Ainsi Pathé Diagne nous explique que ce corridor d’alizés est marqué par l’empreinte des Nord-Bantous Lebu Mool-mariniers de l’Atlantique Ouest. Ces « Peuples de la mer » (Geejawaay) ont construit l’un des plus grands réseaux portuaires qui s’étendent à la fois sur les côtes atlantiques et sur le Pacifique américain.

Le réseau part de Mennfari/Memphis, Salse/Sais, Lebuta/Leptis, Tanisis-Tanit/Tunis, Kusta/Ceuta, Tingita/Tanger. Il associe Taratakas/Carthage et Taratakas/Caracas. Ce réseau portuaire était l’œuvre très ancienne de la civilisation Noire Nubo-Égyptienne, à l’origine des portulans de Piri Reis et autres cartes marines d’origine inexpliquée (…). Les populations natives Noires/Africaines urbanisées des Amériques se désignaient elles-mêmes sous le nom de Mara, Maya ou Maura. On les appelait aussi Marana ou Marroun, Maratana ou Maradona, Maranayba ou Maranaïbo. « Établies depuis des millénaires des deux côtés de l’océan, ces populations Noires ont été défiées en tant qu’indigènes par la migration européenne. L’État colonial les a marginalisés avec l’aide de l’Église et du Code Noir. L’Etat raciste euro-américain les traite avec condescendance à travers deux codes discriminatoires : le Code Noir et le Code Métèque, dont l’objectif est de maintenir ces populations autochtones dans un état de sujétion à la race blanche.

Source : L’Amérique Noire avant Colomb (Xavier Séguin, 2011).

Des Noirs/Africains

Articles similaires

Laisser un Commentaire