Alors qu’en 2001, seulement 7 % des Américains voyaient dans la polygamie une pratique (Moralement acceptable), ils sont passés aujourd’hui 16 % à la considérer favorablement, selon le sondage menée par Gallup. Depuis le début des années 2000, cet institut est en train de se spécialiser prenant le (Pouls) de la population sur des sujets de société sensibles aux États-Unis comme : l’euthanasie, l’avortement ou la peine de mort.
Certes, ces 16 % de la population à considérer la polygamie comme « Moralement acceptable » représentent toujours une minorité. Mais parmi les dix-neuf (Tabous), évoqués dans le sondage, il est celui qui a connu la plus grande évolution vers l’acceptation. « Dans les résultats de l’enquête publiée le 26 mai dernier, la polygamie arrivait en cinquième position des thèmes controversés dont l’image s’était améliorée, juste après les relations homosexuelles, le fait d’avoir un enfant et des relations sexuelles hors mariage, le divorce et la recherche médicale sur les cellules-souches obtenues à partir d’embryons humains ».
Aujourd’hui aux États-Unis, il est même plus acceptable d’être polygame que d’entretenir des relations extraconjugales (ce que seuls 8 % des Américains jugent moralement admissibles). La culture (Pop), a peut-être contribué à démocratiser la polygamie, devenue tour à tour sujet d’une fiction diffusée sur HBO depuis 2013, (Big Love), et de deux émissions de téléréalité, (My Five Wives et Sister Wives), mais certains attribuent cette évolution à une vision libertaire, à un laissez-faire des jeunes Américains en ce qui concerne le sexe, le mariage et la vie de famille, (Brad Wilcox du National Marriage Project (NMP), tandis que d’autres y voient un effondrement des valeurs ou une conséquence du lobbying de la communauté LGBT.
L’origine de ce changement est peut-être plus complexe, car la pratique polygame se trouve à la croisée des chemins de plusieurs influences américaines, entre autres « Le libéralisme social, le fondamentalisme religieux et le polyamour radical », explique Samantha Allen, journaliste du Daily Beast.
Aujourd’hui, les polygames seraient entre 50.000 et 100.000 et, pour la plupart, musulmans et mormons fondamentalistes, poursuit-elle, en précisant que la majorité sont polygynes (un homme avec plusieurs femmes) et non-polyandres (une femme avec plusieurs hommes). « Si déjà plusieurs observateurs prédisent sa légalisation – elle sera reconnue en 2040, dans l’indifférence générale, déclare l’éditorialiste Ross Douthat en conclusion de son article dans le New York Times ».
La pratique, malgré sa petite popularité, a toujours mauvaise presse. Car elle reste associée à des affaires sordides de violences domestiques, de crimes, de problèmes mentaux et de viols. Il y a donc peu de risques de voir de sitôt se multiplier les familles avec un homme et plusieurs femmes – et inversement – vivant sous un même toit.