De nombreuses familles, lorsqu’elles fixent la dot de leurs filles, parlent même d’une facture pour répertorier les biens qu’elles exigeront de la famille de l’homme. Toutefois, une facture est établie en cas d’opération de vente et d’achat. Or, selon les traditions Noires/Africaines, la femme n’a jamais été et ne sera jamais une marchandise lorsqu’un homme vient lui demander la main.
La dot n’est pas un achat, ni une vente de la femme, ni une garantie de droits sur la femme. De nos jours, tout a été déformé, l’argent a perverti les hommes; et, faute d’attachement, nous avons aussi perdu le sens, la symbolique de certaines traditions (la famille n’est plus ce qu’elle était et devrait toujours être.
Selon la tradition Noire/Africaine, le mariage n’est pas seulement l’union entre deux personnes, mais c’est aussi l’union entre deux familles, deux lignages, et cela implique beaucoup de choses. « La dot est donc le symbole qui scelle l’union de deux familles (celle de l’homme et celle de la femme). Il matérialise la confiance, l’engagement des différentes parties à apporter joie, cohésion et solidarité non seulement pour la survie du couple, mais aussi de toute la famille ».
Autrefois, on disait qu’un homme faisait sa dot. Parce que nous faisons la dot, nous ne payons pas la dot. Cet élément de langage est important dans le sens où la dot est un culte. Même si beaucoup ne la voient que comme une fête ou la remise de cadeaux, la dot est aussi une divination et un rite qui doit être fait pour demander des bénédictions, de la compréhension, du bonheur, de nombreux enfants, Etc.
Ce qui est encore plus important, c’est que lorsqu’un homme a doté une femme, cela lui donne le droit de siéger au conseil des anciens de sa belle-famille pour régler et discuter des problèmes de cette famille. Il peut intervenir sur tout et accéder aux cultes des ancêtres de sa belle-famille. Il agit comme il le fait dans sa propre famille. De même, une femme qui a été dotée est élue, respectée et peut revendiquer l’héritage des terres dans sa belle-famille. « Dans les sociétés matrilinéaires ou matriarcales, la dot confère le droit ou le pouvoir de décision sur de nombreux sujets. Etc ».
L’homme ou la femme (dans certaines cultures les femmes font aussi la dot) peuvent faire leur dot en travaillant pour leurs beaux-parents pendant une période déterminée, souvent c’est un cadeau symbolique, comme des poulets, des chèvres, des boeufs de son troupeau, ou d’autres biens matériels, mais avec la colonisation, on a voulu tout simplifier en demandant une somme d’argent, et c’est là qu’on contacte les abus. « Aujourd’hui, quand les gens demandent une voiture, est-ce que nos ancêtres avaient des voitures ? Nous avons entouré la dot de nombreuses extravagances afin que sa vraie valeur et son vrai sens soient perdus ».
Le prix de la dot étant devenu prohibitif, c’est la base de la réduction drastique des mariages. Et les gens se marient tard maintenant parce que beaucoup de gens ne peuvent pas réunir l’argent tout de suite. Il est donc de la plus haute importance de revenir à la dot selon le format traditionnel de chaque peuple ou tribu.
