À chaque échelle, un certain savoir était transmis. Les mères transmettaient leur savoir à leurs filles, les pères à leurs fils (aux plus méritants). Lorsque certains savoirs étaient transmis dans un groupe (ou une société) : le forgeron pour la transmission de la technique, les chasseurs en matière de techniques de chasse, les « Komo », et les masques initient les néophytes au fonctionnement de la société dans son ensemble, Etc.
La société traditionnelle Noire/Africaine, en générale, est considérée comme une association entre les vivants et les morts. La relation entre les deux est très importante par la tradition. Ce n’est que la parole des ancêtres que l’on sait. La parole a donc un certain pouvoir dans l’Afrique traditionnelle. C’est avec la parole que l’on peut guérir les maux comme on peut tuer ou jeter un mauvais sort sur quelqu’un. On retrouve ce pouvoir dans le domaine du fétichisme et des guérisseurs. Il faut donc avoir peur de la parole et le locuteur doit la dominer, cela n’empêche pas qu’elle soit douce comme du miel. De plus, la parole peut apporter des maléfices ou le bonheur. C’est pourquoi les Dogon, au Mali, disent : « La parole, c’est de l’or, mais elle peut aussi être une lance ».
Enfin, la parole s’apprend; il faut savoir dire exactement ce qu’on a à dire et se conformer à la morale sociale. Et vous ne devez parler ou dire que si cela est nécessaire. C’est ainsi que disent les Sonrhaï du Niger : « Quand vous parlez, il faut tenir compte de votre langage ». Bref, la parole, dans les sociétés traditionnelles Noires/Africaines, est un facteur d’initiation, qui se transmet oralement de génération en génération.