Or, les États-Unis font l’objet de vastes études, menées au détriment de ses voisins canadiens. En effet, le 9 juillet 1793, une loi anti-esclavagiste est ratifiée lors de la première session législative de la province du Haut-Canada (maintenant la région de l’Ontario). L’individu à l’origine de ce projet de loi n’est autre que John Graves Simcoe – gouverneur de la province – qui était déjà, alors qu’il résidait en Angleterre, un fervent abolitionniste estimant que l’esclave était une « Véritable offense contre la chrétienté ».
Simcoe, à l’appui de son projet de loi, a utilisé le témoignage de Chloe Cooley, une esclave qui a été violemment expulsée du Canada pour être vendue aux États-Unis. Malgré la résistance du Conseil législatif, qui voit dans cette loi un facteur de conflit d’intérêts – sur les 16 membres du Conseil, au moins 6 possédaient des esclaves – la loi fut finalement adoptée.
Elle prévoyait que les esclaves présents sur le sol canadien le resteraient jusqu’à leur mort ; que les nouvelles importations d’esclaves étaient désormais considérées comme illégales ; et que tout enfant à naître d’un esclave (qui était devenu esclave avant 1793) devait être libre dès l’âge de 25 ans. Bien que des esclaves vivaient encore sur le territoire en 1793, le Haut-Canada, avec l’adoption de cette loi, devint ” La toute première colonie britannique à abolir l’esclavage.” On pense que cette loi fut particulièrement décisive dans l’engagement des Afro-Canadiens dans la guerre de 1812 qui opposa la Grande-Bretagne (et ses colonies) aux États-Unis. Il faudra plus d’un demi-siècle pour voir la France adopter la même démarche abolitionniste.