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Il n’y a pas de mort chez les Kabiyès ? le Kabiyé est un peuple de l’Ouest de l’Afrique, spécialement du Nord du Togo et du Bénin; dans la conception Kabiyè, la vie n’a pas de limites assignables; si la reproduction de l’espèce, est essentielle en tant qu’elle, elle fait partie de la compréhension de la vie qu’elle caractérise; la vérité de la vie se trouve au-dessous de la naissance et au-delà de la soi-disant mort … (VIDÉO)

les Kabiyès

Derrière les phénomènes de vie présentés par les vivants, il y a une essence de vie qui se cache à la vue et qu’il appartient à l’intuition de pénétrer pour mieux comprendre tout le système de valeurs du pays Kabiyè. Cette vie, dont parle les Kabiyès, n’est pas la vie au sens biologique et physiologique du terme, mais c’est cette vie qu’ils appellent « Fézuw », qui se connaît immédiatement comme auto-actualisation de soi. Il s’agit de la vie sans objet expérimenté, invisible et fondamentalement hétérogène dans sa représentation physiologique.

Et quand un sage Kabiyè parle de « Fézuw », il y voit une pure émotion dont la phénoménalité est dans son éclat extatique. Ainsi, vivre est le fait d’ « Être », d’une part; et, d’autre part, le fait même d’exister dans l’immédiateté d’une actualité insaisissable.  D’où la considération psychique de la vie comme une entité mystérieuse qui n’est bornée par rien, un absolu hors du temps et de l’espace car, dans le temps et dans l’espace, elle est absolue, tout en étant un laps de temps, c’est-à-dire une réalité finie, mais sans limites, « Qui continue après la mort », et qui est la condition ontologique et métaphysique et la base de la spiritualité traditionnelle.

L’être vivant doté de raison (Éyou) est régi par un principe créateur commun qui anime son corps (Tonuw) et qui s’appelle Fézuw. Ce principe est un souffle de vie qui procède du fond de tous les fonds que l’on appelle « Esso », (Dieu) et en cela transcende toutes les créatures vivantes. Il est l’étincelle ou la manifestation d’Esso en nous et, en permanence, donne aux figures de la pensée comme à l’activité morale leur saveur caractéristique dans la recherche du sens et de la valeur.

Aussi, quand un homme meurt, les Kabiyès disent qu’Esso a repris son souffle de vie de ce monde pour que, encore une fois esprit, il revienne d’où il était venu, c’est-à-dire parmi les ancêtres (Hadèd’na). Le couple « Vie-Mort », constitue, en pays Kabiyè, la base du sentiment religieux et moral. Une naissance ici sur terre, c’est une mort dans l’au-delà; et une mort ici sur terre, c’est de la naissance dans l’au-delà. Ici, sur terre, l’esprit est emprisonné dans la matière (corps) pour mieux s’exprimer dans le monde physique, mais au moment de la soi-disant mort, l’esprit laisse son enveloppe de matière et il est libéré pour continuer à s’exprimer dans le monde hyper-physique. Ainsi, nous pleurons ici sur terre quand une personne meurt, mais en réalité, c’est le contraire qui devrait se produire.

Car pour apprendre de l’expérience, l’esprit vient sur terre pour passer également des moments de souffrance et de tribulation. Donc l’esprit n’est jamais né, il ne sera jamais mort. L’esprit est. Et la vie est. Il n’y a donc pas de mort. Ce que nous appelons la mort, chez les Kabiyès, n’est qu’un changement de résidence de l’esprit vers des sphères plus subtiles invisibles pour la grande majorité des gens, mais à l’avenir, beaucoup de gens développeront la vue jusqu’à ce qu’ils voient, ceux qui quittent cette terre au moment de la mort, au-delà du voile, et continuent à rester en contact avec eux pendant un certain temps.

Ainsi, même si nous mourons, nous entrons toujours dans la vie en passant par l’autre côté du voile. C’est le concept de vie du peuple Kabiyè.

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