Pour que les ancêtres nés en Afrique subsaharienne aient une incidence sur l’apparence (le phénotype) d’une personne, il faut qu’ils représentent plus de 6,25 % du total des ancêtres (1/16 ou 4 générations).
En dessous, l’ascendance, n’est évidemment pas décelables, mais une ascendance subsaharienne infime peut néanmoins avoir une importance culturelle. On pourrait dire, pour simplifier, qu‘un Afro-descendant est une personne dont un des grands-parents au moins a ou avait un phénotype pouvant évoquer l’Afrique subsaharienne. La notion d’afro-descendant est politiquement utile dans la mesure où elle permet d’éviter l’écueil de la « Race » qui est un concept vicieux, purement colonial et esclavagiste. Elle permet d’intégrer des gens – plus nombreux qu’on ne le pense pas – qui peuvent être vus dans les pays occidentaux comme « Blancs », mais qui se sentent profondément solidaires – du fait de leurs origines – avec ceux qui sont perçus comme « Noirs ».
La notion d’Afro-descendant a également l’avantage d’évoquer immédiatement l’histoire coloniale et esclavagiste, avec toutes les conséquences que cela peut avoir pour les anciens pays coloniaux et esclavagistes. Autrement dit : un Afro-descendant est ce qu’il est non pas à cause d’un phénotype, mais du fait de son histoire. S’il a la chance de le comprendre, il a déjà fait un cheminement spirituel et politique considérable.