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Devoir de Mémoire : les cinq principes de spiritualité chez les Massaï, pour les Massaï, l’être humain est avant tout un être connecté aux autres, à son environnement, et à une force d’intelligence, qui le dépasse et qu’ils-mêmes appellent (Enk’Aï); « La Déesse Mère, source de toute vie; elle prend différents aspects, multiplie ses manifestations, et chacun est dans une relation collective et individuelle avec elle, à travers (prières, danses, pensées et actions) »

1. Ilmao : Accepter la dualité

  • Le terme (Massaï), provient du mot ilmao (les jumeaux), qui exprime la croyance selon laquelle toutes les choses sont reliées à d’autres pour former des paires d’éléments complémentaires. La dualité règne à l’extérieur, comme le jour et la nuit, la pluie et la sécheresse, et à l’intérieur de soi, où s’entrechoquent les élans d’altruistes et égoïstes, la peur et le courage;
  • La refuser est, pour les Massaïs, le meilleur moyen de souffrir et d’être en conflit avec les autres. D’où la nécessaire acceptation de la dualité du monde et des êtres. Une posture qui favorise la patience et la bienveillance;
  • La pratique : identifiez vous jumeaux intérieurs. Dressez la liste de vos qualités et corrélez chacune d’entre elles à un défaut et à des comportements qui ont pu vous conduire à des échecs ou à des conflits. Exemple : généreux  peut aller de pair avec (inconséquent), la générosité peut aussi devenir attente de réciprocité et être source de désaccord lorsqu’elle reste à sens unique. Le but est de poser sur soi et sur les autres un regard nuancé et indulgent;
  • Mettez en adéquation vos mots et vos actes pour éviter la dissonance et les antagonistes, sources de déséquilibre personnel et relationnel. Les actes et mots doivent être jumeaux. Aucune différence entre le dire et le faire chez les Massaïs, qui savent par expérience que cette cohérence est la garantie de relations saines et durables

2. Encipaï : Être dans la joie

  • Pour les Massaïs, la joie n’est pas un but, mais un point de départ ; elle est la manifestation du lien vivant qui les unit à la déesse-mère, source de toute vie. La gratitude nourrit la joie, qui, à son tour, renforce le sentiment de gratitude, Gratitude d’être en vie, de pouvoir se nourrir, de pouvoir partager les épreuves et les réjouissances. Partager et se réjouir ensemble, mettre en lumière ce qui va bien, faire preuve d’humour sont autant de pratiques qui entretiennent chaque jour la joie de vivre;
  • Être dans la joie est également une forme de politesse que l’on doit aux autres, elle génère un confort relationnel dont chacun profite. D’ailleurs, les Massaïs ont l’habitude d’annoncer une mauvaise nouvelle en la (Coinçant) entre bonnes. Cette formulation met du baume au cœur de celui qui la reçoit et allège le fardeau de celui qui la transmet;
  • La pratique : cultivez la gratitude au quotidien, en commençant par prendre conscience des dons, aussi minuscules, soient-ils, que vous recevez. La porte que l’on vous tient, le sourire que l’on vous adresse, le repas que vous partagez … Donnez à votre tour, en conscience, du temps, des compliments, des conseils, toutes ces petites choses qui adoucissent et embellissent les journées de ceux qui vous entourent;
  • Positivez-en (Enserrant), une pensée ou un fait négatif entre deux pensées ou faits positifs, comme le font les Massaïs. Reconnectez-vous à l’énergie de la nature. C’est elle qui nous fait sentir les maillons de la grande chaîne du vivant. Rien de tel que s’adosser à un arbre et de perdre son regard dans sa frondaison jusqu’à se sentir un avec lui pour retrouver la sérénité et la force intérieur. Deux éléments constitutifs du bonheur d’être.

3. Osina Kishon : Accueillir la souffrance-don

  • Sans souffrance, pas d’éveil ; c’est la conviction profonde des Massaïs, qui voient, dans les épreuves envoyées par (Enk’Aï), L’opportunité de grandir. Un de leurs proverbes sacrés en témoigne : (la chair qui n’est pas douloureuse ne ressent rien), dans cette perspective, ils remercient la déesse-mère de placer l’épreuve-opportunité sur leur chemin;
  • Leur rituel collectif consiste alors à (Nouer son cœur) en faisant huit nœuds (représentant l’épreuve) sur une corde (le cœur), qu’ils vont dénouer (symbole de la résolution), montrant ainsi que, encore une fois, tout est duel et que l’on ne peut délier un problème qu’en le reconnaissant comme sien puis en affrontant la difficulté pour la résoudre;
  • La pratique : procédez comme les Massaïs, qui visualisent leurs émotions (peur, tristesse, colère, abattement, désir de vengeance, Etc), après le rituel collectif de la corde, et les transportent vers le cœur pour les brûler et les transformer en vie énergie, à la manière de l’alchimiste qui, dans son athanor, transforme le plomb en or.

Interrogez ensuite votre épreuve comme les Massaïs qui parlent à l’épreuve en ami :

  • Que veux-tu me dire? 
  • Quelle est ma responsabilité ??
  • Dois-je attendre ou agir ??
  • Quelle direction dois-je prendre ??
  • Notez toutes les réponses qui vous viennent spontanément sans les censurer ni les juger !

4. Eunoto : Devenir un planteur

  • À la posture du constructeur, les Massaïs préfèrent celle du planteur. Alors que le premier se concentre uniquement sur la réalisation de l’objet qu’il s’est fixé, la construction, le second plante son arbre, le soigne, mais accepte de faire avec ce qui lut échappe (le rythme de croissance, les aléas de la météo, Etc);
  • Concrètement, être planteur, c’est se mettre en phase avec le moment présent, s’adapter et se maintenir dans un état entre vigilance et confiance, volonté et humilité. Cette souplesse est un facteur de sérénité, de patience et met à l’abri de la colère et de la déception. 

La pratique : Ancrez-vous, comme l’arbre, dans le moment présent. (Les Massaïs disent, le passé est un pays où je n’habite plus) :

  • Ici et maintenant que ressentez-vous ?? 
  • Comment pouvez-vous composez au mieux avec la situation et les personnes présentes ??
  • Que charriez-vous d’inutile et de pesant du passé ??
  • Quelles projections anxieuses vous empêchent de goûter à la saveur du présent ??
  • Plantez un arbre, prenez soin d’une plante; cela vous incitera à mettre momentanément les « Je veux » sur la touche et vous aidera à faire simplement avec ce qui est.

5. Aingoru  Enkitoo : Rechercher le bon ordre être dans la justesse – dans ses paroles, ses actions – cela signifie pour les Massaïs être connectés à Enk’Aï

  • Une posture qui exprime (Avoir l’expression claire et la démarche alerte), La clarté du regard signifiant que la cohérence intérieure se voit à l’extérieur, et la démarche alerte témoignant d’un sentiment de légèreté et de sécurité dû à la certitude de marche sur son bon chemin;
  • Les désordres, les conflits, l’agitation sont, par contre, les signes que l’on s’est décentré et que l’on s’est éloigné de sa « Mission » Car, pour les Massaïs, être en quête du bon ordre, c’est aussi chercher ce que l’on est vénu faire sur terre;
  • La pratique : écoutez les messages de votre corps lorsque vous avez fait un choix, pris une décision. S’ils sont justes, sous les émotions superficielles (appréhension, excitation), vous devez ressentir une vague de calme, une sensation de paix intérieure, qui peut se traduire en mots par (ce n’est pas facile, mais c’est juste).

D’un autre côté, demandez-vous si vous ressentez des douleurs, une agitation mentale et physique et que ces sensations durent ou surviennent chaque fois que vous pensez à votre choix ou à votre décision.

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