« Le débat est ouvert ! »
Le mot négrophobie est probablement forgé sur le modèle de (Nigrophilisme) qui apparaît en 1802 dans l’ouvrage (Les égarés du nigrophilisme de Baudry des Lozières) qui constitue un modèle inégalé de négrophobie et d’apologie de l’esclavage.
Il paraît en janvier 1927 dans le mensuel anticolonialiste La voix des Nègres de Lamine Senghor; popularisé par Frantz Fanon, notamment dans Peaux Noires, masques Blancs, il a été utilisé en 2005 pour le titre d’un livre de Boubacar-Boris Diop et François-Xavier Verschave, Négrophobie (les Arènes), qui répondait à l’ouvrage raciste et négrophobe du journaliste Stephen Smith Négrologie 2003.
Il figure également dans le sous-titre du précieux ouvrage d’Odile Tobner (veuve de l’écrivain Kamerounais Mongo Beti) Le racisme français, quatre siècles de négrophobie (les Arênes, 2007). « La brigade anti-négrophobie (BAN) a été créée en 2005 pour protester contre les violences policières au moment des émeutes qui ont enflammé les banlieues après la mort par électrocution de plusieurs jeunes pourchassés par la police et qui s’étaient réfugiés près d’un transformateur haute tension ».
La brigade anti-négrophobie, souvent présentée à tort comme (Radicale) par certains journalistes, a subi en 2011 et 2013 des violences policières spectaculaires à l’entrée du jardin du Luxembourg, lors de la commémoration de l’abolition de l’esclavage, tout simplement parce que ses membres également armé d’un carton d’invitation officiel portait un t-shirt (Brigade anti-négrophobie).
La brigade anti-négrophobie s’est illustrée en occupant symboliquement le stand Guerlain aux Galeries La Fayette après les propos racistes et négrophobes de Jean-Paul Guerlain à la télévision (automne 2010). Elle a également été très active lors des manifestations contre la pièce B en novembre et décembre 2014, notamment par l’intermédiaire de Franco Lollia, porte-parole de la brigade, également président de l’Alliance citoyenne noire de Cergy-Pontoise.
L’exposition Exhibit B marque une étape historique, en France, dans la prise de conscience d’une négrophobie institutionnalisée et banalisée.