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Devoir de Mémoire : on connaît tous au moins une fable de La Fontaine qu’on a apprise à l’école primaire (le corbeau et le renard, la cigale et la fourmi, le loup et l’agneau), mais peu de gens savent que La Fontaine n’est pas l’auteur des fables dites de La Fontaine); « Cette dernière s’est inspirée d’un auteur Noir/Africain nommé Ésope, c’est à lui, Ésope, qu’on attribue la paternité de la fable comme genre littéraire, (qui était Ésope ?) » … (VIDÉO)

Ésope aurait vécu entre le VIIe et le VIe siècle avant JC. Cela nous vient du témoignage du grec Hérodote (v.484-v.420 av. J.-C.), présenté comme le père de l’histoire. Généralement, Ésope est considéré comme un esclave affranchi devenu phrygien, mais en réalité on ne sait pas grand-chose de lui. Par ailleurs, voici ce que nous dit Chevalier Lestrange à son sujet :

Si l’on en croit Planudes, Camerarius et quelques autres, Ésope est né dans la ville d’Ammorius de la Grande Phrygie. Il avait été un esclave et le plus difforme de tous les hommes. Il avait une tête pointue, un nez plat, des lèvres épaisses; il était bossu devant et derrière. Il avait un ventre prodigieusement gros, des jambes tordues et un teint si basané qu’il tire son nom du fait qu’Ésope et Éthiopien sont la même chose.

En effet, le terme éthiopien signifie en grec (visage brûlé par le soleil), c’est ainsi que les grecs appelaient dans l’Antiquité toutes les personnes à peau (Noire). Et si certains auteurs nous ont présenté Ésope, le fabuliste, justement comme un Noir/Africain – il faut l’avouer, la thèse est d’autant plus séduisante que ses fables ont le goût des fables Noir/Africain et, comme l’écrit Alain Bourgeois, son nom grec, Aisôpos, pourrait dériver de Aithiops/Aithiops.

Selon une autre source, Ésope serait né en Nubie entre le VIIe et le VIe siècle avant JC. En d’autres termes, Esope était un Noir/Africain. La légende confirme qu’Ésope était un être disgracieux et bégayant, selon une terrible description de lui par Maximus Planude. Il fut emmené en Phrygie où il sera l’esclave de plusieurs maîtres successifs et aurait voyagé sur plusieurs continents après avoir été affranchi et pris la nationalité grecque. Envoyé dans diverses villes grecques comme émissaire de Crésus, il fut chargé par ce dernier d’apporter des offrandes au temple de Delphes. Là, il révèle les fraudes commises par les prêtres d’Apollon qui se vengent en l’accusant d’avoir volé une coupe d’or consacrée aux Dieux.

Ésope fut jugé et condamné à être jeté du haut d’un précipice. Après la mort d’Esope, le malheur s’abattit, dit-on, sur Delphes et ses habitants. Le recueil qui porte aujourd’hui le nom d’Ésope est une compilation de paraphrases en prose des fables de Babrias, compilée au XIe siècle. Ses écrits ont fortement influencé la littérature occidentale ; ils inspirèrent Jean de La Fontaine, Phèdre, Avianus et bien d’autres. Ésope serait l’auteur de fables faisant partie de la tradition orale. Les fables d’Ésope, rassemblées par Démétrios de Phalère, sont sans aucun doute le recueil de fables le plus lu de la littérature classique. Le poète grec Babrias a donné une version en vers des histoires ésopiques, probablement vers les Ier et IIe siècles avant JC. Phèdre s’en est inspiré pour en rédiger une version en latin (Ier siècle avant JC).

En fait, plusieurs  Noirs/Africains/Éthiopiens ont joué un rôle important dans la mythologie grecque :

  • Céphée et Cassiopée, roi et reine d’Étthiopie;
  • Andromeda, de parents éthiopiens (Perseus, originaire de Chemmis, Égypte);
  • Memnon, prince éthiopien combattant dans la guerre de Troie. (Homère le décrit comme le plus bel homme de Troie 2 – Cirque 3);
  • Delphos, fondateur de Delphi 4.

On parle peu de l’origine Noire/Africaine d’Ésope : c’est une information qui n’est pas mentionnée dans les cours de français et de littérature; une information que même les professeurs ignorent. Dans son ouvrage (Du pays, de la condition, de la figure et de la vivacité d’esprit d’Ésope), Maxime Planude, grammairien et philologue du XIII ème siècle, n’en écrit à propos d’Ésope :

Plusieurs grands hommes se sont appliqués à examiner la nature des affaires humaines et les causes des révolutions pour instruire la postérité. Il semble, quand on considère la sagesse et le bon sens qui brillent dans les ouvrages d’Ésope, qu’il ait été divinement inspiré pour donner aux hommes tant de préceptes de morale, si beaux et si utiles, et qui surpassent infiniment tous ceux que les plus grands philosophes avaient donné jusque-là.

Alors que tant de préjugés persistent en ce 3ème millénaire; le fait d’enseigner que La Fontaine, poète mondialement connu, s’est inspiré des fables d’Ésope – un Noir/Africain – allait changer la perception de l’homme Noir/Africain et rétablir une vérité historique. L’histoire de l’humanité a été (falsifiée) au péril de certains peuples, alors que le monde tremble et change, nous devons rétablir la vérité pour que chaque peuple, en assumant son passé, puisse contribuer à établir une nouvelle demeure pour tous. Prisonniers de la matrice coloniale, coupés de ses ancêtres, l’homme n’a pas encore contemplé son propre reflet, sa grandeur et sa divinité.

Références : Jean Philippe Omotunde, Les racines africaines de la civilisation européenne, pages 181, J.A Rodgers, Les grands hommes de couleur du monde, Hérodote, Livre II, 55

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