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Devoir de Mémoire – Débat : La Chine ou la souveraineté politique au service de la prospérité socio-économique, (les performances technologiques, socio-économiques ou militaires de la Chine d’aujourd’hui découlent d’orientations stratégiques fondamentales prises, confirmées ou ajustées par les dirigeants successifs du Parti communiste chinois PCC, depuis la fin des années 1970, il y a plus de 45 ans); « Pendant la même période, de nombreux États panafricains ont été uniformément imposés sur d’autres voies politiques d’ajustement structurel, pays pauvres très endettés, NEPAD, par leurs sponsors occidentaux avec les résultats catastrophiques dont nous souffrons amèrement, quelles sont les orientations stratégiques de la Chine ? »

« Le débat est ouvert ! »

Quelles leçons pouvons-nous en tirer, dans notre perspective panafricaniste ?? Aujourd’hui, le PCC est le plus grand parti au pouvoir au monde, avec 82 millions de membres et 4 millions de comités de base. Depuis 1977, le PCC organise un congrès national tous les 5 ans pour renouveler le comité central du parti, ratifier le bilan de la direction sortante et approuver le programme du prochain mandat.

Le Comité central comprend environ 200 membres titulaires et moins de 200 suppléants. Une fois constitué, il élit un Bureau politique composé d’une vingtaine de membres et un Comité permanent (CP) de 5 à 9 membres dont un secrétaire général. Le dernier congrès du PCC s’est tenu du 8 au 14 novembre 2012, réunissant quelque 2 270 délégués répartis en 38 délégations venues de tout le pays, dont Taiwan et Hong Kong. Ce congrès du PCC du XVIIIe siècle a vu la nomination de Xi Jinping comme nouveau secrétaire général du parti, en remplacement de Hu Jintao.

Jusqu’à l’aube des années 1990, et notamment jusqu’à la mort de Mao Tsé Toung en 1976, la préoccupation stratégique majeure du PCC était de perpétuer le pouvoir d’État acquis par la lutte et de consolider la souveraineté politique du pays face à d’éventuels agresseurs étrangers, mais à partir des années 1980, on peut distinguer trois grandes phases dans l’évolution stratégique du PCC : l’ouverture au monde et la modernisation (1977-1997), la conquête économique de l’Occident (1997-2008), et depuis 2008, une phase accélérée de modernisation de l’État, de progrès social et écologique accru et de diversification des relations internationales.

En 1977-1997 : Ouverture au monde et modernisation de la Chine, la tenue du 10e Congrès du PCC est marquée par la réhabilitation de certains dirigeants historiques limogés, notamment le retour aux affaires de Deing Xiaoping. Ce dernier va entreprendre une grande réforme de l’État et de la société visant à transformer véritablement les fonctions du gouvernement en celles de macro-contrôle, de gestion sociale et de services publics et à donner aux entreprises le pouvoir d’exploiter la production.

La modernisation de l’État consistera à la fois à mieux rationaliser les procédures de l’action publique, et à mettre en œuvre un vaste programme national de recherche scientifique. Mais ce qui aura le plus marqué les esprits dans les réformes de Deing Xiaoping, c’est le transfert progressif au secteur privé d’une part significative de la production nationale : d’à peine 0,9 % du PIB en 1978, la part du secteur privé est passée à 25 % du PIB en 1997. Une libéralisation économique étroitement contrôlée et planifiée par l’État chinois que certains commentateurs étrangers ont confondue à tort avec la déréglementation sauvage qui sévissait au même moment dans l’économie occidentale ultra-libérale.

En 1997 – 2008 : Conquête économique de l’Occident avec la mort de Deing Xiaoping en 1997, la Chine perd son grand leader politique issu de la génération de ceux qui avaient mené la fameuse Longue Marche (octobre 1934 à octobre 1935) et connu la période très difficile de la Révolution culturelle. Une génération d’acteurs politiques aux préoccupations particulièrement focalisées sur la stabilité interne et la défense nationale contre toute menace étrangère. En revanche, la nouvelle élite (académique, artistique, politico-économique, etc.) du pays arrivée dans les affaires au début du XIXe siècle chrétien était beaucoup plus ouverte au monde occidental; d’autant qu’elle côtoyait une diaspora chinoise très active pour connecter son pays aux milieux socioprofessionnels étrangers.

Cette nouvelle classe dirigeante est plus attentive aux opportunités (technologiques, commerciales, industrielles; Etc), que peut représenter le contexte international pour son pays ; l’un des événements clés de l’ouverture de l’économie chinoise à l’Occident est l’adhésion de la Chine à l’OMC en 2002. Dès lors, les exportations, qui représentaient 16 % du PIB chinois en 1990, vont doubler pour atteindre 34 % du PIB en 2005. Le pays va rapidement hisser son économie au deuxième rang mondial, derrière les États-Unis, avec des performances jamais atteintes jusqu’alors dans le monde en termes de développement des forces productives endogènes et de redistribution des richesses nationales.

Cependant, la grande dépendance aux débouchés extérieurs connaîtrait un revers. Elle poserait de sérieux problèmes avec la énième crise financière du capitalisme survenue en 2008, dont le traitement politique influencerait la stratégie de la Chine au cours des années 2010. Depuis 2008 : Priorité au marché intérieur et à la multipolarisation. Aujourd’hui, environ 50 % du PIB chinois provient d’initiatives privées, tandis que l’autre moitié de la richesse nationale provient du secteur public ou parapublic. L’expansion considérable du secteur privé en si peu de temps a permis la création de grandes fortunes personnelles. Mais elle s’est aussi accompagnée de graves inégalités socio-économiques entre la campagne et la ville, ainsi qu’entre l’est du pays plutôt riche et l’ouest moins prospère. Par ailleurs, l’appauvrissement galopant des pays occidentaux combiné à l’émergence d’une immense classe moyenne chinoise a conduit le PCC à privilégier désormais une meilleure répartition géographique et socioprofessionnelle des fruits de 30 ans de croissance soutenue.

Cependant, une telle expansion de l’économie nationale crée d’énormes besoins d’approvisionnement en hydrocarbures et autres matières premières. Ainsi, la réduction de la dépendance aux exportations n’a pas résolu la dépendance structurelle de la Chine aux importations de matières premières ; notamment celles dont l’Afrique dispose de très grandes réserves. Des ressources naturelles africaines dont l’extraction et la transformation ont été confisquées depuis longtemps par l’impérialisme capitaliste avec son système bancaire transnational entièrement privatisé.

Depuis la fin des années 1970, le système capitaliste occidental est entré dans une phase de déclin inexorable discrètement appelée crise : une crise qui dure depuis plus de 40 ans, avec des bouleversements périodiques qui aggravent chaque fois un peu plus les inégalités socio-économiques ; créant un chômage massif de longue durée et laissant derrière eux des millions de personnes sans abri ou mal logées. Certes cet échec indéniable du capitalisme aurait dû décourager son imitation, névrosée par une élite franco-africaine cooptée et protégée au pouvoir d’État par l’impérialisme occidental.

Pendant cette même période de 45 ans, les Chinois ont fait d’autres choix de politique économique patiemment élaborés lors des différents congrès du Parti communiste chinois (PCC) : de la déréglementation capitaliste sauvage au démantèlement des services publics, ils ont préféré une modernisation de l’économie par des moyens techniques de gouvernement, l’instauration d’une économie nationale grâce au contrôle public direct du système monétaire et des secteurs stratégiques. État fort dirigé par une maison de maître par un état-major politique, indéfectiblement souverain, Deing Xiaoping reste une figure emblématique des années 1980-90, à la suite de l’illustre Mao Tsé Toung.

En fait, l’impuissance budgétaire chronique des États occidentaux surendettés ainsi que le laquais politique des États vassaux franco-africains prouvent ad nauseam que les choix stratégiques de la Chine n’avaient rien à envier au dogmatisme ultra-libéral. Cela prouve surtout – s’il en était encore besoin – que l’exercice effectif de sa souveraineté politique pleine et entière permet à une société politique de trouver en elle-même les voies et moyens de son plein développement ; selon ses propres valeurs endogènes, ses institutions et ses pratiques culturelles. Le cas de la Chine, où les orientations stratégiques librement adoptées par une nation lui permettent d’explorer sa propre voie, en pleine confiance dans son avenir, est instructif à bien des égards. « C’est précisément cette capacité d’autodétermination géostratégique que les panafricanistes revendiquent inlassablement pour le Peuple Noir : Un Peuple, Un Dieu, Un Destin ; Or, à la différence du Parti communiste chinois, le parti politique le plus puissant du monde, le panafricanisme politique contemporain pèche par son impuissance opérationnelle flagrante, par son atomicité organisationnelle pathologique ».

Cependant, seule une organisation politique panafricaine de masse, véritablement implantée dans toutes les régions du monde panafricain et dans toutes les catégories socioprofessionnelles, particulièrement les plus défavorisées, pourra un jour mener une politique économique souveraine à l’échelle fédérale : celle d’un État fédéral panafricain. « By; Ligue Panafricaine Umoja (Organisation, Organisation Organisation) ».

la Chine

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