Du sud au nord du Minas Gerais, elle constitue l’une des manifestations folkloriques les plus importantes de la région. Dans la ville de Formiga, à l’ouest de l’État, par exemple, la Fête du Règne de Notre-Dame du Rosaire a commencé il y a environ 70 ans et se déroule toujours le 7 Octobre. Cependant, on peut vivre ce divertissement à d’autres moments de l’année en l’honneur d’autres saints.
- À Formiga, 150 fêtards participent aux célébrations pour respecter leurs promesses. Comme la plupart d’entre eux, Seu José, est entré dans la congada alors qu’il était un enfant de 12 ans, entrainé par son oncle;
- À Carrancas, au sud de Minas Gerais, cette tradition se transmet de génération à génération et est prise très au sérieux. « Dans notre groupe, on retrouve plusieurs générations, presque tout le monde ici appartient à la même famille. Avant, nous n’avions que des présentations dans les rues, aujourd’hui, nous organisons une grande fête », déclare Felipe Jair âgé de 70 ans, un des plus anciens du groupe de Congada de Carrancas et capitaine depuis plus de 32 ans;
- Chaque année, Carrancas reçoit plus de 10 groupes de Congada (avec des vêtements différents, des chants et des danses spéciales) venant des villes de la région comme Perdões, Itutinga, São João Del Rei et Lavras, pour célébrer Notre-Dame du Rosaire. Seu Geraldo, 56 ans, est responsable du groupe de congada Itutinga depuis sept ans et évoque l’importance de cette tradition. « La Congada ne peut pas prendre fin, nous allons porter cette tradition jusqu’à`ce que l’on ait plus de force. C’est un héritage que nos parents nous ont laissé. Nous allons donc le transmettre aux enfants et petits-enfants », dit-il fièrement.
Ce sont les frères Lucio et Joaquim Felipe, les parents de Jaïr qui soutiennent les plus de 45 membres du groupe. « Comme moi, les gamins commencent à jouer la ganzá, puis changent de position jusqu’à devenir capitaine du groupe », raconte Joaquin. Dans la Congada, les fonctions de la reine et du roi sont fondamentales et prises très au sérieux. Ce sont les (chefs) du Congado. Dans l’un des principaux rituels, ils échangent du groupe avec celle du visiteur, explique Jair. La Congada (également appelée Congado ou Congo), est une célébration folklorique religieuse de formation afro-brésilienne, au cours de laquelle sont mises en lumière les traditions historiques et les coutumes d’Angola et du Congo, avec des influences ibériques liées à la religiosité. Selon Câmara Cascudo dans le Dictionnaire du folklore brésilien, la danse rappelle le couronnement du Roi du Congo et de la Reine Ginga d’Angola, avec la présence de la cour et de leurs vassaux.
C’est une manifestation qui réunit des éléments thématiques africains et ibériques, dont la diffusion existe depuis le 17ième siècle. « La Congada a près de 190 ans et se compose du roi, de la reine, du prince, de la princesse et des majordomes. Les chants improvisés au moment de la fête sont basés sur les chants africains », explique José da Silva Rosa, 67 ans, fonctionnaire. Même si la Congada est une manifestation présente dans tout le pays, elle présente quelques différences d’un endroit à un autre. À Pernambuco, on y retrouve des groupes de Maracatu. Dans le Rio Grande do Sul, principalement dans la ville d’Osorio, elle obéit au même système que les congadas du sud-est. Dans le Rio Grande do Norte, les Congo existent depuis un siècle et demi.
Dans la ville de Lapa au Paraná, les Congadas se tiennent le 26 décembre en l’honneur de saint Benoît. A Bahia et Goias, les scénarios particuliers sont élaborés dans la présentation des groupes. A Bahia et au Ceará, la figure féminine de la reine de Ginga n’apparaît pas. Elle est remplacée par l’ambassadeur. Mais c’est dans le sud-est du Brésil, principalement dans les villes minières et de l’intérieur de Sao Paulo, que l’on retrouve la plus grande concentration de groupes de Congadas.