Le problème de l’Afrique Noire actuelle, même après les indépendances, commence à peine à se débarrasser des séquelles monarchiques; aujourd’hui encore, la situation politique n’est pas révolutionnaire, parce que le peuple n’a pas encore découvert qu’il est son propre sauveur; quand il est mécontent, il cherche un messie et non un moyen de contrôler directement le pouvoir politique; « Cela implique les individus qui gouvernent et non le système de gouvernement; il y a des sentiments de révolte, et il y a aussi de la haine (…) »

Chers Noirs/Africains: le sang qui coule dans nos veines est un mélange de sang (Sérère, Toutes couleurs, Fulani, Laobé, Kongolais, Sarakollé, Sara; Etc). Dès lors, quel doit être le comportement d’un Noir/Africain conscient ? Il doit s’affranchir de tout préjugé ethnique et acquérir une nouvelle forme d’orgueil; « (La vanité d’être Valaf, Toutes couleurs, Bambara, Bemba, Zoulou; Etc), doit faire place à l’orgueil d’être Noir/Africain, tant qu’il est vrai que ces partitions ethniques n’existent qu’à cause de notre ignorance »

On pourrait même aller plus loin et dire qu’à l’heure actuelle, un mariage entre ressortissants de différentes ethnies en Afrique est un facteur de progrès, dans le sens où il contribue à la fusion de groupes qui doivent former un seul peuple indivisible pour échapper à la destruction.

Cheikh Anta Diop, Nations Nègres et culture, Page 494.