Mitochondrial Ève, ou ancêtre commun matrilinéaire le plus récent, est le nom donné à une femme hypothétique considérée comme l’ancêtre commun le plus récent par lignée maternelle de l’Humanité. Son existence est attestée par la démonstration qu’il existe une seule lignée de mitochondries dans les cellules de tous les humains. Seuls de très rares cas de transmission d’ADN mitochondrial par le père ont été rapportés, l’effet de ces occurrences est donc négligeable dans l’état actuel de nos connaissances.
L’Ève mitochondriale est parfois qualifiée d’Ève Africaine. L’hypothèse Africaine s’appuie sur l’examen des fossiles ainsi que sur l’analyse de l’ADN mitochondrial. Les arbres généalogiques ou phylogénies construits sur la base de comparaisons d’ADN mitochondrial montrent que les humains vivants dont les lignées mitochondriales constituent les premières branches de l’arbre sont les populations autochtones d’Afrique, tandis que les lignées des peuples autochtones d’autres continents sont tous nés de lignées Noires/Africaines. Les chercheurs ont donc pensé que tous les humains vivants descendants de Noirs/Africains, dont quelques-uns ont migré hors d’Afrique pour peupler le reste du monde. Aussi, de nombreux chercheurs prennent le fait mitochondrial comme preuve en faveur de l’origine unique ou de la genèse Africaine.
Une découverte récente (2007) confirme l’origine Africaine de l’Ève mitochondriale. En effet, une équipe de chercheurs de l’Université de Cambridge a publié dans la revue Nature les résultats de leurs recherches sur la théorie de l’origine de l’homme. Ils sont arrivés à la conclusion que les êtres humains sont en réalité originaires d’Afrique subsaharienne. Pour arriver à ce résultat, l’équipe du Dr Andrea Manica (Université de Cambridge, Département de zoologie) a combiné deux méthodes complémentaires : une étude génétique sur les différentes populations existantes et une étude phénotypique de plus de 6000 squelettes de plusieurs régions de la planète.
Le Dr Andrea Manica explique: certains ont utilisé des données morphologiques pour affirmer que les êtres humains modernes avaient des origines multiples. Nous avons combiné nos dossiers génétiques avec de nouvelles mesures à partir d’un grand échantillon de squelettes pour démontrer définitivement que les êtres humains modernes sont originaires d’un seule région au sud du Sahara en Afrique.
Cann, R.L., Stoneking, M. et Wilson, A.C., 1987, (ADN mitochondrial et évolution humaine), Nature 325; p. 31–36.