Parmi tous les instruments de musique, aucun n’a sans doute joué un rôle plus important dans l’histoire de l’humanité comme celui du tambour dont l’existence peut-être retracée jusqu’à l’âge de la pierre. Dans la musique congolaise, les tambours à fentes comme les tambours à membranes atteignent un niveau d’expression mélodique qui traduit toute une échelle de nuances sonores susceptibles d’exprimer finement l’état d’âme de l’instrumentiste.
En d’autres termes, les tambours congolais chantent, mais ils savent aussi parler. La langue des tambours abolit pratiquement les distances entre les peuples d’Afrique Noire. Les tambours servent à appeler à la récolte, à saluer les chefs ou à les inviter. Ils jouent un rôle prépondérant au sein de la société Noire.
Non seulement, ils rythment les chants et danses les jours de fête, mais ils occupent aussi d’importantes fonctions rituelles et sociales. Ils embellissent des moments de la vie quotidienne et accompagnent les cérémonies de naissance, de mariage, de funérailles, de guerre et de chasse. Lorsque la musique se fait le langage, les tambours deviennent de véritables outils de communication à distance. Ce sont des instruments parlants qui transmettent des messages selon des codes bien précis.
Lors du décès d’un membre de la famille royale en Afrique, le nom du défunt sera épelé dans un message tambouriné et les sons vont moduler suivant les membranes. Tel est le cas de Mukwazu en RDC dans l’ethnie Tshokwe dont le tambour à fente ou tambour de bois communément appelé Tam-tam peut transmettre des messages à plusieurs dizaines de kilomètres possédant des ressources acoustiques insoupçonnables.
Muni de languettes, il produit deux sons différents qui peuvent correspondre à certaines langues parlées en Afrique. Tam-tam, seul le rythme provoque le court-circuit poétique et transmet la parole en verbe.
