Abla Pokou est née au début du XVIIIe siècle. Elle était la nièce du roi Osei Tutu, co-fondateur de l’empire Ashanti dans l’actuel Ghana. Selon la légende, la reine Abla Pokou et ses partisans n’ont pas pu aller plus loin pendant leur fuite (suite au conflit de succession dans leur empire) lorsqu’ils ont atteint le fleuve Comoé. La Comoé est une frontière naturelle entre le Ghana actuel et la Côte d’Ivoire. « La rivière était gonflée par la pluie constante. C’était donc difficile de traverser. C’est alors que la reine Abla Pokou consulta les sages qui les accompagnaient ».
Ce dernier racontait que les dieux du fleuve exigeaient un sacrifice sous la forme d’un enfant de lignée noble pour faciliter la traversée du fleuve. Abla Pokou a donc pris la décision de jeter son enfant à la rivière, et il a disparu dans la houle. Puis quelque chose d’incroyable s’est produit : les arbres sur le rivage ont plié leurs troncs pour former un pont. Une autre version de la légende raconte que d’énormes hippopotames sont apparus et se sont alignés pour créer une passerelle permettant à Abla Pokou et son escorte de traverser facilement la rivière. Après la traversée, Abla Pokou gémit à ses compagnons (Bâ Wouli), ce qui signifie (l’enfant est mort)
Cette phrase a peut-être forgé le nom du peuple Baoulé (Ba wouli) vivant aujourd’hui en Côte d’Ivoire, mais son geste l’a sauvée, ainsi que tous ses partisans. La reine Abla Pokou vivait à Namounou à Bwake, non loin du village d’Akawa. Namounou signifie : (prendre soin de la mère). La reine Abla Pokou est toujours célébrée dans la littérature orale et écrite au Ghana et en Côte d’Ivoire. Après avoir traversé la rivière, Pokou et son peuple se sont installés dans une vie agricole dans la savane de la région. Elle mourut peu après la création du royaume Baoulé. Sa nièce Akwa lui succède sur le trône. Et, aujourd’hui, le peuple Baulé vit sur le territoire compris entre les rivières Comoé et Bandama. Ils représentent 15% de la population ivoirienne (…).
C’est l’histoire très édifiante d’une reine qui a su prendre des initiatives et prendre des risques pour sauver sa famille. N’en serait-il pas de même pour les populations de la République Démocratique du Kongo et surtout du Nord Kivu ?? N’y a-t-il pas quelqu’un ou un groupe de personnes qui peuvent consulter les sages pour sortir du gouffre dans lequel ils sont plongés ??
Les guerres, les épidémies et les catastrophes naturelles sont devenues les amies des habitants du Kivu. Ils périssent comme aucun autre. Manque-t-il quelque chose à sacrifier pour vivre en harmonie avec la nature ?? N’y a-t-il pas des astuces pour que la nature soit gentille avec eux ?? Oui! À condition de revenir à leurs racines et à leurs traditions. Pour apaiser le volcan Nyiragongo, les mythes de Goma racontent que les anciens y jetaient des vierges. Plus tard, ils eurent recours aux vaches. Et ils apaisent ainsi la colère de Mère Nature, mais avec l’avènement du soi-disant modernisme, tous ces rituels et pratiques ont été abandonnés.
Résultat : Les Kivutiens paient le prix de leur vie avec plusieurs millions de morts. Cher peuple du Kongo (Kivu), allez puiser dans votre patrimoine culturel et traditionnel pour vivre en harmonie avec la Nature.