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Devoir de Mémoire – Le 27 Août 1977, la révolte des femmes guinéennes contre Sékou Touré : Tout est parti de l’interdiction par Sekou Touré en 1975 de tout commerce privé; une police économique chargée de réprimer toute tentative de commerce privé est créé à cet effet, (la pénurie alimentaire et le harcèlement des les milices économiques étaient devenues intolérables pour les femmes); « En réponse, les femmes ont formé des comités pour mobiliser la population contre la hausse des prix alimentaires et l’instabilité économique, (les femmes décident de braver les interdits et de défier la police avec l’intention de marcher vers la Présidence de la République) »

En effet, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase a été l’incident survenu entre l’une de ces courageuses dames et un milicien au marché de M’balia. La femme a été brutalement battue avec son bébé sur le dos et son pagne arraché. « Le 27 août 1977, un groupe de femmes aux mains nues, prêtes à mourir pour défendre leur dignité et la justice, lancent la révolte ».

La révolte s’étend au reste du pays. Des émeutes ont éclaté et les gouverneurs de certaines provinces ont été attaqués, des agents de la police économique ont été lapidés et des commissariats ont été saccagés. Les femmes insoumises se dirigent vers le palais présidentiel pour affronter Sékou Touré. Les femmes affronteront vaillamment l’armée et la forceront à battre en retraite. Des centaines de femmes sont arrêtées et enfermées au sinistre camp de Diallo.

Le 29 août 1977, dès le petit matin, les femmes s’organisent avec la ferme intention de marcher sur la présidence et de faire tomber Sékou Touré. Chemin faisant, les femmes ont tenté en vain de libérer les femmes arrêtées la veille et qu’elles croyaient internées au camp Boiro. « Au marché central, un peloton de chars a été formé pour empêcher les femmes de défiler vers la présidence. Les femmes reçoivent l’ultimatum de ne pas traverser le peloton. Déterminées à en finir avec Sékou Touré, les femmes ignorent l’ultimatum. L’armée tire à plein régime. Il y a des morts et des blessés ».

Sékou Touré est paniqué, il se cache et n’est plus entendu, il craint l’imminence d’un coup d’État après le massacre des femmes. Il n’a pas tort car choqués par le massacre des femmes, de nombreux officiers sont allés à la rencontre du général Condé Toya pour lui demander de lâcher Sékou Touré et de prendre le pouvoir. Fidèle parmi les partisans de Sékou Touré, Toya va plutôt dénoncer ces officiers et les enfermer dans le sinistre camp de Boiro.

Sékou Touré va s’effrayer de la colère des femmes et va revenir sur le décret qu’il avait pris. Il sanctionnera sa milice économique et reconnaîtra que les femmes ont eu raison de manifester. Face à la révolte des femmes, le président Sékou Touré capitule et légalise les petits commerces. Les femmes ont gagné. Ils sont les seuls à avoir réussi à faire tomber Sékou Touré alias le grand Idiot. Mais ils ont payé un lourd tribut.

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