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Devoir de mémoire: Abissa et l’honnêteté brutale du jeu chez les Nzema (Nzima) en Côte d’Ivoire – Abissa est un concept hautement culturel et spirituel englobant à la fois la musique, la danse, la richesse et la vie spirituelle du peuple Nzema (Nzima) de la ville de Grandbassam, Côte d’Ivoire; il est également dédié à la divinité suprême Akan nommée Nyamien; « Le mot (Abissa) signifie aussi (question, test, vérification), c’est ainsi que les participants, soumis à son exercice, sont tenus de répondre honnêtement à tout ce qui leur est demandé; ce qui signifie que l’honnêteté brutale est le mot d’ordre du jeu »

Lorsque l’on participe au jeu Abissa, l’honnêteté est essentielle. Les hommes et les femmes peuvent confesser leur véritable amour et leurs vieilles blessures, car les aveux peuvent sortir de la bouche sans crainte. La réussite au jeu Abissa est un facteur ou un présage de richesse pour le candidat retenu. Parce que l’honnêteté est associée à la richesse chez les Nzema.

Chers frères et sœurs Noirs/Africains, entre religion et spiritualité, de quoi avons-nous le plus besoin ? Nous pouvons vivre sans thé, mais pas sans eau; de même, nous pouvons vivre sans religion, mais pas sans spiritualité. Si la religion est accessoire à la vie humaine, la spiritualité est inhérente. « Beaucoup prennent plaisir à vous dire d’être patients, que Dieu est grand, mais passeront derrière vous pour consulter le (Fà), car ils savent combien c’est important. Le meilleur livre saint qui existe est le livre animiste, le livre de l’École de la Nature, (le livre animiste, c’est la Nature elle-même) ».

Tout est dans la Nature, elle nous donne les meilleures leçons pour de meilleurs choix et engagements. Cela n’a pas besoin de mythes, d’interprétations et de contextes. Quelle que soit la langue, ou le peuple, c’est la conscience de notre présence. C’est une langue universelle. La nature évolue et s’adapte à tous les êtres vivants, contrairement aux livres saints écrits par les hommes d’un temps et d’un espace donnés pour les hommes de ce temps et de cet espace.

La nature est un livre ouvert! Pas besoin de prêtres, pasteurs, imams ou rabbins pour interpréter son message. Cela nous édifie. Il suffit d’ouvrir les yeux pour le contempler ou de les fermer pour le (re)sentir. Il faut que chacun soit parfaitement bilingue pour savoir lire le Livre de la Nature. Apprenez donc à parler le langage du cœur et celui de l’esprit. Avant de couper une branche d’arbre ou d’enlever une fleur, faites savoir à l’esprit de l’arbre ou de la plante ce que vous allez faire afin qu’il puisse puiser son énergie à cet endroit et ne ressente pas si durement la coupe.

Lorsque vous allez dans la nature et que vous souhaitez ramasser une pierre qui se trouvait à la rivière, demandez au gardien de la rivière s’il vous permettra de transporter une de ses pierres sacrées. Si vous devez gravir une montagne ou faire un pèlerinage dans la jungle, demandez la permission aux esprits et aux gardiens des lieux. Il est très important de communiquer même si vous ne pouvez pas sentir, entendre ou voir. Entrez dans le respect de chaque lieu puisque toute la Nature vous écoute, vous voit et vous ressent. « Chaque mouvement que vous effectuez dans le microcosme génère un grand impact sur le macrocosme. Lorsque vous vous approchez de la végétation, remerciez la Nature pour les médicaments qu’elle a pour vous ».

Honorez la vie sous ses nombreuses formes et sachez que chaque être remplit son objectif, rien n’a été créé pour remplir les espaces inutilement. Tout et nous sommes tous ici pour nous souvenir de notre mission, nous rappeler qui nous sommes et nous réveiller du rêve sacré de retourner à la maison de la vie, de retourner à l’école de la Nature, la seule école digne d’être fréquentée pour mener une vie équilibrée et harmonieuse avec elle.

Abissa

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