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La lutte de Breffu : la plus grande révolte d’esclaves aux Antilles menée par cette Ghanéenne d’exception; lorsque l’histoire de la libération de l’esclavage fait l’objet de discussions dans les médias et enseignée dans les écoles, l’on évoque très rarement la résistance forte et farouche que les Noirs/Africains opposaient aux esclavagistes et à leurs complices

La bravoure des ancêtres africains est souvent balayée d’un revers de la main ou sous le tapis pour que les générations nouvelles et à venir aient une image de leurs ancêtres plutôt faibles et vaincus. Pourtant, il y a une vraie histoire de résistance digne de ce nom, celle de Breffu, par exemple, une esclave ghanéenne qui a mené la plus grande révolte d’esclaves aux Antilles en 1733. Pourquoi l’ignorer ?? Pourquoi ne pas en parler comme il se doit ?? Mais ici, chez nous à Liberty « Writers Africa, nous pensons et agissons différemment. 

Nous comprenons bien l’impact psychologique de ne pas enseigner aux gens la bravoure de leurs ancêtres. C’est pourquoi, nous faisons donc de tout notre mieux pour raconter les révoltes et les victoires des ancêtres africains. De cette façon, ceux de cette génération et de celles à venir tireront leur force, de leur audace face aux rencontres draconiennes avec l’Occident. Les révoltes des esclaves Noirs/Africains dans les Amériques, aux Antilles et en Europe ont commencé à s’intensifier vers les années 1700.

 La révolte de Breffu et de son peuple eut lieu en 1733. C’était une puissante révolte contre les Danois, qui étaient à l’époque la puissance européenne qui possédait les Antilles. Bien qu’avant que les Danois ne gouvernent et contrôlent les Antilles, elles ont d’abord été gouvernées et contrôlées par les Espagnols, les Britanniques, les Français et les Néerlandais, tous de 1600 à 1718. C’est en 1718 que les Danois contrôlent totalement les Antilles et établissent leur gouvernement et leur colonie. Et, après 15 ans de leur contrôle, les Africains ont frappé, dans une rébellion qui est enregistrée dans l’histoire comme la révolte la plus durable des esclaves Noirs/Africains dans les Amériques

En novembre 1733, Breffu conduira d’autres Africains asservis de l’ethnie Akan du Royaume Akwamu du Ghana, à attaquer l’armée danoise stationnée aux Antilles. Elle était esclave et appartenait à Pieter Krøyer à Coral Bay. Elle planifia la rébellion avec un autre esclave, son compagnon de lutte, appelé Christian. Les deux membres de la royauté du Ghana ont pu préparer la révolte, puis rassembler plus de 150 de leurs parents, réduits en esclavage, pour se joindre à eux afin de prendre le contrôle des Antilles.

  • Après avoir tous répété et achevé leurs plans, ils ont frappé le 23 novembre 1733. Ce jour-là, ils ont commencé par accomplir leurs tâches normalement. Mais leurs maîtres et surveillants ne savaient pas qu’ils avaient caché des couteaux dans les bois qu’ils livraient habituellement au fort de Coral Bay;
  • Après avoir réussi à pénétrer dans le fort Fredericksvaern sans aucun soupçon, les esclaves tuèrent un grand nombre de soldats dans le fort. Le combat a été brutal, car les esclaves avaient tué tous les soldats sur le terrain, à l’exception d’un certain John Gabriel, qui a réussi à s’échapper;
  • Après s’être échappé, il s’est enfui pour alerter les autorités danoises, mais il était trop tard. Les esclaves ont repris le fort et ont tiré le canon dans le fort pour signaler leur prise de contrôle aux autres qui attendaient;
  • Breffu et les autres attendaient juste le signal dans les plantations. Une fois qu’ils ont entendu le coup de canon, ils ont commencé la deuxième phase de leur attaque;
  • Breffu, accompagné de Christian, est entré dans la maison de son maître, Pieter Krøyer, et l’a tué lui et sa femme. Pendant qu’ils y étaient, les autres esclaves ont pris d’assaut les maisons d’armes et ont saisi des armes, des fusils et de la poudre à canon;
  • Breffu et son armée de rebelles réussirent également à tuer trois membres de la famille Van Stell, qui étaient l’une des familles les plus riches de l’île. Richesse faite du sang, des larmes et de la sueur des esclaves africains;
  • Une poignée de maîtres d’esclaves et de leurs surveillants avaient pu s’échapper belle de l’île sur leurs bateaux, tandis que Breffu et le peuple Akwamu ont pris en charge et le contrôle d’une plus grande partie de l’île;
  • Breffu et l’Akwamu ont continué à contrôler l’île jusqu’en 1734 lorsque l’armée française a envahi l’île pour la reprendre aux Danois;
  • En avril 1734, alors que l’invasion et les batailles françaises se déroulaient, Breffu et 23 autres chefs des rebelles d’Akwamu ont exécuté un rituel suicide, et se sont ainsi suicidés. Ils avaient vu que la guerre ne pouvait être gagnée;
  • Ils ont pris le chemin courageux du suicide rituel pour ne pas être capturés et humiliés par les Français. Les autres rebelles ont retrouvé leurs corps à Browns Bay quelques minutes après le rituel;
  • Mais malgré la mort de Breffu et des 23 autres, les rebelles ont continué à se battre et à résister aux Français pendant encore un mois. En mai de la même année, les rebelles d’Akwamu avaient été vaincus par l’armée française, parce que les Français avaient de meilleures armes et munitions;
  • Les autres rebelles d’Akwamu ont été exécutés en août de la même année, ce qui a marqué la fin de la rébellion des esclaves de Saint-Jean;
  • Le courage et le leadership de Breffu étaient sans égal. Et plus encore, ce fut un choc pour l’armée française et les responsables danois d’apprendre enfin que c’était plutôt une femme qui dirigeait la rébellion;
  • Mais comment auraient-ils jamais soupçonné que la femme africaine eut été aussi forte et déterminée que l’homme africain, sinon plus forte dans certains cas ??

La rébellion et les réalisations de Breffu dans le domaine de la liberté africaine témoignent clairement de l’amour éternel pour la liberté de l’homme Noir/Africain. Des histoires comme celle-ci nous aident à chaque fois pour confondre les détracteurs de l’homme Noir/Africain.

La lutte de Breffu

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