Selon des recherches saoudiennes, il existait de nombreuses Ka’bas (tawaghit) dans la région, chacune dédiée à une divinité, vers laquelle les fidèles se rendaient certains jours précis pour accomplir des rites comprenant, entre autres, une marche circulaire et des sacrifices. Les plus importantes semblent avoir été les Ka’abas des déesses Allat à Taif, d’Uzza à Nakhlah et de Manat près de Qudayd.
Les prêtresses d’Allat :
Elle était célébrée par sept prêtresses nues qui tournaient sept fois autour de cette pierre, une fois pour chaque planète (soleil/lune/mars/mercure/Vénus/Jupiter/Saturne). Aujourd’hui encore, les hommes qui gardent la Kaaba sont encore appelés (fils de la femme ancienne, fils de Saba, en arabe Beni Shaybah). La déesse Allat avait un surnom, ou un titre supplémentaire, Saba prononcé Shaybah, signifiant sage-femme ou elle de la sagesse ancienne.
Avant l’Islam, les gardiennes du Sanctuaire étaient des prêtresses appelées (Bathi-Sheba, filles de l’ancienne Sage). Bathsheba, (Fille de Saba, signifie prêtresse de la maison de Saba). Les musulmans ont conservé ce sanctuaire cubique et s’y promènent encore, comme ils le faisaient à l’époque où la Déesse était vénérée.
Le culte des pierres :
La vénération d’une pierre est typiquement païenne. Ces pierres dites divines sont appelées pierre sacrée d’éthyle (de l’hébreu bethel) et constituent une pratique polythéiste classique de l’Antiquité. La pierre de la Kaaba ne fait pas exception à cette règle. Cette pierre faisait en effet l’objet d’une vénération préislamique. Le culte préislamique des pierres peut être comparé aux cultes lithiques des bétyles qui étaient répandus dans tout le Proche-Orient depuis l’Antiquité. En effet, ce culte, rendu à une pierre, n’est pas isolé dans l’Antiquité. (On peut citer la pierre Noire d’Émèse dont Héliogabale était le grand prêtre avant de devenir empereur romain, la pierre Noire de Dusares à Pétra, et elle se présentait sous la forme d’un bétyle qu’en 204 avant JC que Cybèle, la déesse mère phrygienne de Pessinonte, fit son entrée à Rome).
Dans de nombreuses villes orientales, les pierres sacrées font l’objet de la vénération des fidèles, comme l’Artémis de Sardes ou l’Astarté de Paphos. En Arabie, ce n’était pas une exception, car le culte de la pierre était omniprésent dans la société préislamique. Par exemple, la pierre rouge, était la divinité de la ville arabe au sud de Ghaiman, ou la pierre blanche, dans la Kaaba d’al-Abalat (près de la ville de Tabala, au sud de la Mecque), la pierre Noire, vulve d’Allat ?
Source : Dr.Jawad Ali dans son livre (L’histoire des Arabes avant l’Islam).