Les Angolares s’installèrent dans les hautes montagnes de Sao-Tomé, qui culminent à plus de 2000 m. En 1574, voyant que les Portugais développaient la culture de la canne dans l’île et y importaient des esclaves, les Angolares, armés d’arcs et de flèches, descendirent des montagnes pour attaquer la ville de Sao Tome et mettre à sac toutes les plantations.
On peut imaginer la stupeur des colons lorsqu’ils se virent attaqués par une armée d’Africains dans cette île dont ils pensaient être les seuls habitants. Pendant 20 ans, les Portugais restèrent terrés dans un fort. En 1595, sous la conduite d’Amador, qui se proclame roi de Sao-Tomé, les Angolares parvinrent à prendre le contrôle de l’île que les Portugais, pendant une année, n’arriveront pas à reprendre. La guérilla menée par les Angolares, sous forme de coups de mains opérés par des commandos, ne cessera jamais et les colons esclavagistes furent constamment harcelés jusqu’à ce qu’ils rembarquent.
L’épisode le plus curieux se situe en 1693. Les Angolares, qui sans doute manquaient de femmes pour assurer leur descendance, refirent aux colons portugais ce que les Romains de l’Antiquité avaient fait aux Sabins et leur enlevèrent toutes leurs femmes. Comme dans la légende antique, aucune des « Sabines » de Sao-Tomé ne songea à s’échapper. Les colons avaient levé une armée pour les récupérer, mais ils ne les revirent jamais.