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Devoir de mémoire : les statues meurent aussi est un court métrage activiste de 30 minutes consacré à l’art Noir/Africain, réalisé en 1953 par deux soi-disant grands cinéastes français (Alain Resnais et Chris Marker), et produit par un groupe de Noirs/Africains; « Les peuples Noirs/Africains négligent leur art, leurs joyaux artistiques au profit des fastes étrangers ! Les arts Noirs/Africains sont (souvent sous-estimés, voire dénigrés par leurs propres enfants et leurs propriétaires); Pourtant, ils sont devenus, de nos jours, des chefs-d’œuvre reconnus comme étant parmi les plus grands trésors de l’art dans le monde » … (VIDÉO)

Ces perles artistiques ont été créées, en majorité, par des artistes anonymes qui n’ont jamais trouvé important de signer leur œuvre car les sculpteurs Noirs/Africains ont toujours été dans (tout) l’individualité de l’art plutôt que dans la gloire. Et, aujourd’hui, les historiens du domaine tentent d’identifier et de copier les caractéristiques particulières de ces (maîtres – mains) de la créativité. « Ce qui a toujours préoccupé les artistes Noirs/Africains, c’est d’abord et avant tout la beauté subliminale de leur art, et non la poursuite de la gloire et d’un intérêt individuel ».

Il est difficile de comprendre que les Noirs/Africains s’appauvrissent à cause de la culture des autres alors qu’ils sont culturellement les plus riches. « Pourquoi l’art Nègre est-il au Musée de l’Homme alors que l’art grec ou égyptien est au Louvre ? C’est en tentant de répondre à cette question que Chris Marker et Alain Resnais ont réalisé l’un de leurs premiers courts documentaires, censuré pendant 11 ans ».

À la demande du collectif (Présence Noire/Africaine), les deux jeunes cinéastes Alain Renais et Chris Marker entreprennent, en 1952-53, de réaliser un film sur l’art Nègre. Le contexte est alors la contestation de la colonisation sous la bannière de penseurs comme Cheikh Anta Diop, Aimé Césaire, Alioune Diop et Frantz Fanon.

Le film se transformera alors en un pamphlet anticolonialiste que la commission de contrôle désapprouvera en refusant au film son visa. Cependant, après 10 ans, une copie tronquée du film est sortie. Le film peut être considéré comme la toute première tentative cinématographique, genre dont Chris Marker sera le digne représentant. Son intérêt cinématographique ne réside pas seulement dans son statut de pamphlet. Le court-métrage développe une esthétique singulière, fruit d’un va-et-vient entre les trois auteurs.

On notera notamment un tissage entre le texte de Marker et les images d’Alain Resnais (un entrelacs audiovisuel qui marque les premières recherches de ces deux cinéastes autour de la mémoire).

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