Aussi, elle décide de faire revivre Nanon. Ce livre est un vibrant hommage à la mère de Saint-Georges, l’esclave oubliée de tous ceux qui admiraient tant son fils. Jeanne Romana a reconstitué un itinéraire pour Nanon, semblable à celui de toutes ces jeunes filles africaines arrachées à leur quotidien pour se retrouver dans une plantation des Amériques loin de leur terre d’origine où elles devaient mener une vie d’esclave. Ensuite, l’auteur prend plaisir à replacer Nanon dans le contexte révolutionnaire français, dans les années 1770-1789. Elle côtoie les bonnets phrygiens d’hommes et de femmes qui ont enfin vu émerger des valeurs de fraternité, de liberté et d’égalité.
Originaire de Guadeloupe comme son héroïne, Jeanne Romana a fait une école de cinéma et a d’abord travaillé comme assistante de production dans plusieurs sociétés de production. Puis, cet environnement professionnel a cessé de lui convenir, alors elle est passée à un autre univers qui lui a fait voir les gens dans leurs spécificités quotidiennes. Elle a mis en place des ateliers vidéo pour mobiliser les gens afin d’intégrer des savoir-faire et développer des projets personnels. Cette forme de travail lui a permis de réaliser des films dans le champ social et d’expérimenter une forme particulière de tournage.