Devoir de Mémoire – Paris : une statue Fang (Mabea) vendue 4,35 millions d’euros chez Sotheby’s le 18 juin 2014; (lot phare d’une vente d’art d’Afrique et d’Océanie proposée par Sotheby’s le 18 juin 2014, à Paris, une exceptionnelle statue de Fang Mabea Kameroun, échangée pour 4,35 millions d’euros, adjugée 3,8 millions d’euros sans frais); « Il s’agit de l’un des prix les plus élevés enregistrés pour une œuvre d’art Africaine vendue aux enchères et d’un record mondial pour une statue Fang vendue aux enchères (depuis sa découverte au début du XXe siècle par des membres de l’avant-garde, la statuaire Fang est considérée comme la summum de l’art sculptural Africain) »

À la veille de la Première Guerre mondiale, les sculptures Fang étaient très rares. Aujourd’hui, moins d’une douzaine d’œuvres constituent le plus petit corpus de la statuaire Fang. (Celui des Fang Mabea, l’œuvre vendue chez Sotheby’s est la plus importante de cet ensemble, et la seule encore en mains privées).

La statue Fang Mabea, datée au plus tard du milieu du XIXème siècle, la statue Fang Mabea vendue par Sotheby’s, mesure 67 cm de hauteur, et a été successivement située chez Félix Fénéon (1861-1944) et Jacques Kerchache (1942- 2001). Les deux éminents soi-disant spécialistes de l’art Africain en ont fait l’icône de leurs collections respectives.

Ce chef-d’œuvre de la statuaire Africaine a été choisi pour illustrer la couverture de L’Art Africain (éditions Kerchache, Paudrat, Stéphan, Mazenod, 1988), ouvrage de référence en la matière. Crédit photo : art Digital Studio / Sotheby’s France. « Selon Louis Perrois, ethnologue réputé spécialisé dans l’étude des arts traditionnels Noirs/Africains, cette statue spectaculaire évoque probablement une grand-mère vénérée pour sa descendance abondante et s’impose comme un chef-d’œuvre archétypal de la statuaire Africaine ».

Le dessin des creux claviculaires, typique du style Mabea, est mis en valeur par des motifs uniques dans l’art Fang.