Pièce emblématique de la collection Vérité, ce masque-casque en bois Blanc peint au Kaolin, chef-d’œuvre de l’art Fang du XIXe siècle, a été estimé entre 1 et 1,5 millions d’euros. Cette pure merveille de géométrie, comme la qualifie Pierre Amrouche, expert de cette vente et ami de la vérité, est aujourd’hui l’œuvre d’art primaire la plus chère jamais vendue dans le monde.
Ce masque, qui serait l’un des dix grands exemplaires authentiques (Ngil) répertoriés, est apparu en 1984 dans la mythique exposition (Primitivism) au MOMA de New York. Picasso lui-même aurait été influencé par cette représentation stylisée d’un visage humain au front haut, que l’on retrouve chez lui (Demoiselles d’Avignon).
Les masques étaient utilisés dans les sociétés secrètes. La confrérie des Ngil (gorille), interdite en 1910, pour avoir concurrencé l’autorité coloniale, a permis de démasquer les mauvais sorciers. Cette confrérie utilisait de grands masques en forme de cœur allongé, avec un nez fin et effilé prolongé vers le haut par les arcades sourcilières. « La couleur blanche de ces masques laisse penser qu’ils étaient utilisés pour le culte des morts. Une autre version attribue le port de ces masques à une catégorie de personnes du groupe qui aurait joué le rôle de la police secrète ».
La société de danse (Ngontang), créée au début du XXe siècle, également société secrète et supplantant le culte du « Byéri » interdit, utilisait des masques-casques à trois ou quatre visages peints en blanc et au front arrondi.