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Devoir de Mémoire : Voici une histoire incroyable, celle d’un petit Sénégalais devenu un grand homme Mamadou Ndiaye, l’histoire d’un apprenti marin devenu redoutable boxeur en France puis guérisseur aux mains miraculeuses, (Mamadou Ndiaye, aux mains miraculeuses qui a voulu guérir toute la France a à son actif un peu plus de 54 000 guérisons); « Les patients affluaient de partout pour venir se faire soigner par Mamadou, son succès a suscité la jalousie de l’ordre des médecins en France qui a tout fait pour l’empêcher d’exercer »

Mamadou n’était pas médecin, mais il soignait même des maladies que la médecine ne pouvait soigner, il soignait des cas désespérés. « Né en 1909 à Diourbel au Sénégal, Mamadou Ndiaye s’est installé à Roubaix dans le nord de la France en décembre 1931, dans la commune du Pile, après avoir travaillé neuf ans comme apprenti matelot à bord des navires de la marine marchande ».

Alors âgé de 22 ans, Mamadou Ndiaye surnommé (la Panthère Noire), apprend très vite le français auprès d’un missionnaire à Tourcoing, avant de se convertir à la boxe en suivant des cours au centre régional d’éducation physique de Roubaix. Dans les années 1950, il fonde le Club de Boxe Coloniale de Roubaix.

Parallèlement, il découvre son talent de guérisseur et pratique la chiropratique, une pratique manuelle non conventionnelle qui traite les douleurs vertébrales. Le bouche à oreille faisant son effet, il sera très vite repéré par un grand nombre de patients insatisfaits des soins prescrits par des praticiens reconnus.

Sa réputation de guérisseur infaillible grandit au point que même les médecins référaient leurs patients à Mamadou Ndiaye lorsqu’ils étaient confrontés à des cas désespérés. Mamadou Ndiaye s’est installé au 22 place Carnot où il a ouvert un cabinet de guérisseur, sans autorisation. Sa réputation grandit. Les patients affluent de toute l’Europe pour se faire soigner à son domicile. En 1951, Alice Viane, employée de banque, arrive chez lui meurtrie par la douleur; elle a visité tous les hôpitaux et cabinets médicaux et n’a jamais pu être soulagée de sa maladie; elle promet de l’épouser s’il parvient à soulager sa douleur.

Mamadou réussit à la soulager ; Alice Viane tient sa promesse. Les deux se marient la même année en 1951, mais le succès de Mamadou suscite la jalousie de l’ordre des médecins, qui porte plainte pour exercice illégal de la profession. Ils viendront après lui.

Mamadou Ndiaye est cité vingt-deux fois devant la justice. Son dernier procès, en 1967, devant la sixième chambre criminelle du tribunal de grande instance de Lille, fut retentissant. Comme le note un article du quotidien local Nord Eclair du 19 avril 1967, près de 300 clients de Mamadou Ndiaye venus de la Sarthe, de Paris et surtout de Belgique sont venus l’encourager.

À la date du procès, le guérisseur a déjà délivré près de 23 000 certificats médicaux. Durant l’audience, les témoignages en sa faveur se sont succédés. Un médecin affirme avoir conseillé à ses patients de se tourner vers Mamadou Ndiaye. Un prêtre a été soigné à son domicile quatre fois en quinze ans. Plusieurs patients affirment avoir été sauvés de la mort par Mamadou. Reconnaissant, un jeune homme guéri par Mamadou alors que la mort lui était prédite, déclare au tribunal : Vous marcherez sur mon cadavre avant de toucher un seul cheveu de Mamadou. « L’ambiance est électrique, l’accusé lui-même finit par convaincre les juges en guérissant sur place le greffier qui souffre de terribles maux de dos. L’avocat qui défend le guérisseur, le sénateur André Diligent (devenu maire de Roubaix en 1983), peut être satisfait : Mamadou est condamné par le tribunal à 2 000 francs avec sursis symbolique et son matériel lui est restitué, contrairement aux sanctions prévues par la loi ».

Le guérisseur a continué à exercer jusqu’à sa mort en 1985, à l’âge de 75 ans. Il aurait délivré au total 54 000 certificats médicaux. Il est enterré dans un cimetière enneigé de Roubaix en présence d’une foule nombreuse d’anciens patients et amis venus de toute l’Europe. « Le seul bonheur de Mamadou était celui de guérir, il ne supportait pas de voir un être humain souffrir ».

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