L’état-major angolais était certain que Savimbi se trouvait dans l’une des trois colonnes. En effet, malgré son extrême méfiance, son téléphone satellite a été repéré par les sociétés privées américaines et israéliennes présentes sur place pour le localiser. Lorsque Savimbi réalise que l’étau se resserre autour de lui, il divise ses colonnes afin de faire diversion. Son objectif était de se réfugier en Zambie voisine, située à seulement 100 km.
Avec l’aide des moyens aéroportés, les troupes du général Walla le prirent dans le piège. Le piège se referma et le combat au corps à corps fut inévitable. Dans un dernier sursaut, revolver au poing, le Galo Negro donna ses instructions à ses troupes et partit au front pour combattre. Réputé pour être un magicien couvert d’amulettes, capable d’éviter les balles et de disparaître, il n’était pas question de le capturer vivant, mais de l’assassiner
Savimbi fut donc abattu sur le champ de bataille, arme à la main, par les troupes du général Walla. Même touché par 7 balles, il continua à tirer (confia le général Carlitos Walla). Il fallut 15 balles, dont deux à la tête, pour que le Galo Negro s’effondre. Ses gardes du corps furent tués jusqu’au dernier. Seule sa seconde épouse, grièvement blessée, échappa miraculeusement au massacre. « Pour mettre fin au mythe, la télévision angolaise diffusera les images du corps du Jaguar Negro dos Jagas criblé de balles. Avec sa mort, l’une des pages les plus sanglantes de l’histoire de l’Angola se tourne : vingt-sept ans de guerre civile, près d’un demi-million de morts, 100 000 mutilés et 4 millions de déplacés ».
Source : Extrait du livre : « Surnoms des hommes et des femmes qui ont marqué l’histoire contemporaine de l’Afrique ».