L’individu à l’origine de ce projet de loi n’est autre que John Graves Simcoe, gouverneur de la province qui était déjà, alors qu’il résidait en Angleterre, un fervent abolitionniste estimant que l’esclavage était une véritable offense au christianisme. « Simcoe, à l’appui de son projet de loi, s’est servi du témoignage de Chloe Cooley, une esclave qui avait été violemment déportée du Canada pour être vendue aux États-Unis ».
Malgré la résistance du Conseil législatif, qui y voyait un conflit d’intérêts, sur les 16 membres du Conseil, au moins 6 possédaient des esclaves, la loi fut finalement adoptée. Elle prévoyait que les esclaves présents sur le sol Canadien le resteraient jusqu’à leur mort, que les nouvelles importations d’esclaves seraient désormais considérées comme illégales, et que tout enfant à naître d’un esclave devenu esclave avant 1793 serait libre à l’âge de 25 ans.
Bien que des esclaves soient encore présents sur le territoire en 1793, le Haut-Canada devient, par l’adoption de cette loi, la première colonie britannique à abolir l’esclavage. Cette loi aurait été particulièrement déterminante dans l’engagement des Afro-Canadiens dans la guerre de 1812, qui opposa la Grande-Bretagne et ses colonies aux États-Unis. Il faudra attendre plus d’un demi-siècle pour que la France adopte la même approche abolitionniste.