Les Noirs/Africains, affirme-t-il, pourront enfin montrer de quoi ils sont capables, mais il prévient aussi que l’indépendance du Ghana n’est qu’une étape et qu’il faudra mener de nouveaux combats. (Notre indépendance, précise-t-il, n’est rien si elle n’est pas liée à la libération totale de l’Afrique).
Pour mettre fin à l’ingérence étrangère dans les pays en développement, il est essentiel d’étudier, de comprendre, de faire connaître et de combattre activement le néocolonialisme sous toutes ses formes; parce que ses méthodes sont diverses et subtiles. Les néocolonialistes n’agissent pas seulement dans le domaine économique, mais aussi dans les domaines politique, religieux, idéologique et culturel.
Le 24 mai 1963, il s’adressera directement à ses pairs à Addis-Abeba lors d’une conférence des États indépendants, précisant d’emblée que (Nous devons nous unir maintenant ou périr), qu’il aurait partagé auparavant, le 19 mai 1963, via son ministre de Affaires étrangères Kojo Botsio son livre (l’Afrique doit s’unir), car pour Nkrumah la vraie libération ne viendra que lorsque l’Afrique sera politiquement unie. C’est seulement à partir de ce moment que l’homme Noir/Africain respirera le véritable air de liberté, qui est la capacité de vivre librement dans n’importe quelle partie du monde.
En d’autres termes, le pouvoir Noir/Africain est la somme du pouvoir économique, culturel et politique dont l’homme Noir/Africain doit disposer pour assurer sa survie dans une société technique hautement développée et dans un monde ravagé par l’impérialisme, le colonialisme, le néocolonialisme et le fascisme.