En 1965, Joseph-Désiré Mobutu prend le pouvoir par la force. Celui qui fut gardien de but dans sa jeunesse va alors utiliser le football pour servir son régime et son culte de la personnalité. Entre investissements massifs, succès en CAN et polémiques, le Kongo va voir émerger une équipe mythique, les Léopards.
Lorsque, par la violence, Joseph-Désiré Mobutu accède au pouvoir, l’ancien journaliste utilise le sport comme moyen de promouvoir sa politique. À l’instar du Nigérian Benjamin Nnmadi Azikiwe qui, dans les années 1940 et 1950, avait utilisé le football à des fins politiques, il utilisera le sport le plus populaire comme moyen d’affirmer sa vision du Kongo.
En 1965, alors que Mobutu vient de prendre le pouvoir, Stanley Rous, président de la FIFA, s’y rend. Il a constaté lors de son séjour que la fédération Kongolaise de football est un simple auxiliaire du gouvernement. En réalité, les terrains de football Kongolais n’ont pas attendu que Mobutu soit le théâtre d’une exploitation politique.
En 1957, un match entre l’Union Saint-Gilloise, un club bruxellois, et une sélection de joueurs Kongolais tourne à l’émeute et à l’attaque contre des supporters belges, assimilés aux colonisateurs. Un événement en forme des débuts de l’indépendance en 1960. Sous Mobutu, le stade devient d’abord le lieu d’exécutions publiques, comme celles de quatre anciens ministres accusés de complot et pendus devant 20 000 personnes en 1966. « Puis, rapidement, le dictateur congolais va utiliser le football comme arme politique. Au niveau de la sélection, les joueurs autrefois surnommés (Simba deviennent les Léopards). Une manière de s’approprier l’équipe nationale pour ceux qui arborent toujours un chapeau en peau de léopard lors de leurs sorties publiques. Parallèlement, dans un pays qui tire notamment ses richesses de ses mines de diamants, il investit dans le football local ».
Lors d’un match amical contre le Ghana, il se rend compte du faible niveau des footballeurs locaux, écrasés trois buts à zéro par les Black Stars. Très vite, il parvient à rapatrier une partie des joueurs exilés en Belgique et recrute des entraîneurs étrangers.